FIL INFO – Le CIIP n’est plus. Le Centre d’information inter-peuple de Grenoble a officiellement cessé d’exister au mois de juin 2020, après quarante ans de participation à de nombreuses luttes sociales, d’ampleur locale ou internationale. En cause ? Des déboires judiciaires sur fond de contrat de location d’un photocopieur… et une certaine fatigue générale.
Les clés ont été rendues, l’adresse Internet renvoie vers une notification d’échec : le CIIP de Grenoble a officiellement cessé d’exister ce mois de juin 2020. Après quarante ans de militantisme, le Centre d’information inter-peuples annonce cesser ses activités. Depuis 1980, le mouvement grenoblois était de toutes les luttes contre le racisme, pour la défense des sans-papiers et de nombreux autres mouvements sociaux.
« C’était une association originale de par l’amplitude de ses objectifs », explique son fondateur Jo Briant. Le CIIP s’associait ainsi autant aux combats locaux qu’internationaux. Une position que résume le militant de bientôt 84 ans au travers de sa propre expérience : « J’ai toujours été implanté concrètement à Grenoble. Mon objectif, c’est d’agir ici et là-bas, contre un même système d’inégalités et de discriminations. »
Des dettes… et de la fatigue
Pourquoi cet arrêt brutal ? La faute à… un photocopieur, explique Jo Briant. Ou, plus précisément, à un conflit avec la société qui louait l’équipement à l’association pour une somme jugée excessive. Elle lui réclamait 45 000 euros et deux décisions de justice lui avaient donné raison. « Nous nous sommes dit : on va échapper à ce cercle infernal et on a procédé à une liquidation judiciaire », assume le militant.
Une autre raison sous-jacente : « Objectivement, au bout de quarante ans, on est un peu a bout de souffle », avoue Jo Briant. Qui se refuse aux regrets. « Ce n’est pas dramatique. On a fait quarante ans, c’est déjà extraordinaire comme histoire ! »
Les membres du CIIP vont désormais rejoindre d’autres mouvements de solidarité. À commencer par Jo Briant, qui va continuer de militer : « Je serai présent tout le temps sur le terrain, dans la mesure de mes forces », assure-t-il. Quant à la (riche) documentation du Centre d’information, témoin de quarante années de lutte, elle a été ventilée auprès des membres de l’association, d’autres structures… et même en direction de la Maison de l’international de Grenoble.