FOCUS – Éric Piolle, maire de Grenoble, et son adjointe aux cultures Corinne Bernard ont tenu un point presse, ce lundi 8 juin, pour dresser un état des lieux sur la culture. Dans l’attente de nouvelles mesures du gouvernement, la municipalité annonce le port du masque obligatoire dans les musées, l’envoi d’un questionnaire aux acteurs de la culture pour mieux connaître leur situation et la tenue d’une fête de la musique plus « fidèle à la tradition ».
Quid de la culture à Grenoble ? Éric Piolle, maire de la ville, et son adjointe aux cultures Corinne Bernard ont fait le point ce 8 juin. À commencer par les mesures prises pendant le confinement en vue d’accompagner les différents acteurs culturels. Parmi les plus significatives, le gel des loyers pour les structures qui louent des locaux à la Ville, et la non-restitution des subventions accordées en février 2020.
Dès le mois d’avril, la direction des affaires culturelles de Grenoble a tenu des réunions toutes les trois semaines pour faire le point avec les artistes. Par ailleurs, un questionnaire leur a été adressé le 5 juin. Il doit permettre d’obtenir « une photographie précise de la situation » en vue d’une rencontre sous dix jours maximum. Ce sera l’occasion de réfléchir à l’organisation des concerts en salle.
Pour le moment, les mesures sanitaires imposent une distanciation d’au moins un mètre entre les spectateurs. Pour les structures, « organiser un concert dans de telles conditions reviendrait à travailler à perte », explique l’adjointe aux cultures. Interrogé sur la tenue d’événements extérieurs comme le cinéma en voiture actuellement expérimenté en Bretagne, le maire s’en amuse : « Ce n’est pas vraiment dans la mentalité grenobloise ».
Le port du masque obligatoire dans les musées et bibliothèques
En revanche, Éric Piolle se félicite de la réouverture du Musée de Grenoble depuis le 27 mai dernier. À noter : le décret n° 2020 – 663 du 31 mai 2020 étend désormais le port du masque à divers établissements ouverts au public. Il sera donc obligatoire à partir de 11 juin 2020 dans la plupart des musées grenoblois (Musée de Grenoble, Muséum, ancien Musée de peinture et Plateforme) ainsi que dans les bibliothèques. Mais aussi à la maison de l’international, à la maison des associations, à la maison de la Montagne, dans les maisons des habitants et à l’accueil de l’Hôtel de ville.
Des fonds de soutien pluriannuels pour la culture plutôt que des mesures d’urgence
La Ville assure avoir entretenu le lien culturel pendant le confinement. Par exemple avec Le Printemps du livre en version numérique ou encore le festival Fête comme chez vous diffusé sur les réseaux sociaux. Mais, pour Éric Piolle, l’heure n’est plus aux mesures d’urgence. Il veut à présent formaliser des fonds de soutien pluriannuels. « L’enjeu pour la culture va bien au-delà de 2020″, affirme-t-il.
La fête de la musique sera plus « traditionnelle »
Concernant l’organisation des festivités du 21 juin 2020, le maire se veut pragmatique. « On ne va pas se lancer dans des grands projets alors que la situation sanitaire change constamment. »
L’occasion également pour Éric Piolle de critiquer la politique du gouvernement en matière de culture. « Une succession d’annonces qui ont pourtant laissé de nombreux intermittents de côté », tacle-t-il.
En cette année de crise, la Ville mise donc sur une organisation plus souple de la fête de la musique. « Les gens vont descendre dans la rue et jouer de la musique », explique le maire qui se réjouit de revenir à « l’esprit traditionnel de cette fête ».
Le monde de la culture suspendu aux annonces du gouvernement
L’avenir de la culture reste néanmoins conditionné aux prochaines annonces du gouvernement. Samedi 6 juin, le président du conseil scientifique Jean-François Delfraissy s’est montré optimiste en proposant un assouplissement des règles sanitaires dans les écoles. Reste à savoir si cette atténuation du protocole sanitaire concernera aussi les espaces culturels, encore soumis à l’interdiction de rassemblement de plus de dix personnes.
Le même jour, une trentaine d’intermittents se sont pour leur part réunis au jardin de Ville de Grenoble pour défendre leurs droits, après une première action le mardi précédent.
Un projet de décret a pourtant bien été déposé par le gouvernement vendredi 5 juin. Mais censé prolonger les droits des intermittents jusqu’au mois d’août 2020, il est déjà contesté.
Julien Morceli