EN BREF – La Caisse primaire d’assurance maladie de l’Isère et le CHU de Grenoble déploient leurs stratégies de lutte contre le Covid-19 sur l’agglomération grenobloise, à grand renfort d’anglicismes : « contact tracing » pour le premier, « drive test » pour le second. Objectif ? Généraliser les tests pour les personnes ayant été en contact avec des malades et inciter à la distanciation physique des profils à risque.
Branle-bas de combat contre le Covid-19 ? La Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) de l’Isère et le CHU Grenoble-Alpes viennent chacun de mettre en place une stratégie de déconfinement face au coronavirus. Le dispositif de “contact tracing”, lancé par la CPAM la semaine du 11 mai, s’appuie en priorité sur les médecins généralistes, les établissements de soins, l’Assurance-maladie et l’Agence régionale de santé (ARS).
Le principe ? « Recenser systématiquement les malades détectés positifs au Covid-19, tester et mettre à l’isolement, pendant 14 jours, toutes les personnes ayant été en contact rapproché avec les malades. » Ceci afin de casser toute chaîne de contamination, la période maximale d’incubation de la maladie étant établie à deux semaines.
Du médecin généraliste à l’ARS
En Isère, pas moins de 120 collaborateurs de la CPAM sont mobilisés pour faire fonctionner le dispositif, qui comprend trois niveaux de prises en charge. En premier lieu, médecins généralistes et établissements de soin recensent, pour chaque patient atteint du Covid-19, l’ensemble des personnes avec qui il a été en contact rapproché. Ceci via une application dédiée, baptisée Contactcovid. « La déclaration par les médecins des patients testés positifs au Covid est une obligation, qui ne requiert pas le consentement du patient », prévient la CPAM.
Par la suite, les collaborateurs de l’Assurance maladie « prennent le relais dans les 4 heures suivant la saisie […] pour identifier sous 24 heures l’ensemble des cas contacts, au-delà du cercle familial, et les appeler ». Après avoir été informées de la situation, les personnes sont invitées à se rendre dans un laboratoire d’analyses médicales pour se faire tester, et incitées à s’isoler durant 14 jours.
Dernière étape ? « Les agences régionales de santé auront pour mission d’analyser en temps réel ces données en troisième niveau, et ainsi s’assurer qu’aucun nouveau foyer de contamination n’apparaît », explique la CPAM. Qui indique compter « sur la mobilisation de l’ensemble de la communauté médicale et des acteurs impliqués », autant que sur la contribution de chaque citoyen face à un « enjeu majeur de santé publique ».
Des « drive-tests » pour dépister le Covid-19 à Grenoble et Sassenage
Depuis le 12 mai, le CHU Grenoble-Alpes propose de son côté un service de tests de dépistage sur le parking de l’Hôpital Michallon : un « drive test ». Et, contrairement à ce que cet anglicisme pourrait laisser penser, le site de prélèvement est accessible aux automobilistes mais aussi aux piétons et aux cyclistes.
Ce dispositif permet notamment de multiplier les créneaux. « Des rendez-vous sont planifiés toutes les 10 minutes pour les voitures et toutes les 15 minutes pour les piétons », indique ainsi le CHU. Avec, à la clef, des résultats accessibles au bout de vingt-quatre heures par voie électronique. D’une capacité actuelle de 100 tests par jour, le CHU table sur 600 à 700 tests quotidiens à terme.
Pour faciliter les tests au Covid dans l’agglomération grenobloise, un deuxième « drive test » vient de se mettre en place lundi 18 mai dans le Centre Covid-19 de Sassenage (espace associatif Saint-Exupéry, place de la Libération). Plus modeste, il assure pour l’heure une dizaine de tests chaque jour.