FIL INFO – À Schneider Electric, la CGT dénonce le « scandale d’État » des respirateurs médicaux. Fruits de la collaboration de quatre industriels français, 8 500 des 10 000 respirateurs artificiels s’avèrent finalement inadaptés pour les malades du Covid-19. Le syndicat demande des comptes et dénonce l’opacité de cette collaboration.
À Schneider Electric, la CGT reprend la balle au bond et enfonce le clou après la révélation du scandale par Radio France des respirateurs médicaux. Dix mille respirateurs artificiels ont été fabriqués, moyennant 30 millions d’euros, par le consortium constitué d’Air liquide, Schneider Electric, PSA et Valéo. Mais sur ces 10 000, 8 500 s’avèrent inadaptés aux malades du Covid-19.
« En laissant croire que la fabrication de ces respirateurs était essentielle et stratégique, l’État et ses complices industriels ont délibérément organisé le hold-up de l’argent public dont les otages sont les travailleurs, les soignants, les malades et l’ensemble de la population », pointent les sections CGT des quatre entreprises dans un communiqué commun.
Un « faux-semblant » d’unité industrielle pour les sections CGT des quatre entreprises
« L’effet d’annonce selon lequel Air Liquide va quadrupler sa production de respirateurs artificiels avec ses amis PSA, Schneider Electric et Valéo a eu un effet immédiat : celui de faire remonter le court de l’action des industriels engagés dans ce consortium ! »
Aujourd’hui, les élus du personnel réclament des comptes. Et relancent leur revendication, portée depuis huit ans, de créer un centre d’innovations technologiques et de développement industriel pour contre-carrer les « logiques financières de compétitivité et de profits ».
Les syndicalistes dénoncent un « faux-semblant » d’unité industrielle et la mise à l’écart des représentants du personnel. Ils en veulent pour preuve le silence des directions respectives sur ce projet de consortium avant qu’il ne soit sorti dans la presse. Et le même silence concernant les sites et personnels ayant participé à cette opération.
Combien de salariés sur les sites grenoblois de Schneider Electric ont pris part à la construction des ces respirateurs ? Pour faire quoi ? Les sections CGT des quatre entreprises disent n’avoir jamais obtenu de réponses aux questions posées à leurs directions respectives.
Des volontaires de Grenoble ont bien travaillé sur ce projet
Une chose est sure : pour monter en cadence et passer de 500 produits par an à 10 000 sur trois mois, le site de production de respirateurs d’Air liquide à Anthony a fait appel à des employés de Schneider Electric.
Dans une interview à Industrie Techno, Jean-Marc Brion, directeur du déploiement industriel chez Schneider Electric et responsable de la collaboration avec Air liquide, soulignait avoir fait appel à plus de 200 volontaires issus des équipes situées à Grenoble et en Normandie.