FOCUS — Nouveau point d’étape du maire de Grenoble Éric Piolle face à la crise du coronavirus et au confinement. L’occasion pour l’élu de rappeler la nécessité de respecter les règles de distanciation sociale. Celui-ci a également marqué son soutien aux plus fragiles ainsi qu’aux commerçants et agriculteurs, fortement touchés par les mesures mises en place.
« Mobilisés sur tous les fronts pour freiner l’épidémie et prendre soin des plus fragiles, des plus isolés et également des forces vives ». Tel est, en résumé, le message qu’Éric Piolle, le maire de Grenoble, a voulu faire passer, lundi 6 avril, à l’occasion de son quatrième point d’étape, en cette période de confinement imposée face à la crise du coronavirus. Tout en appelant chacune et chacun à ne pas « baisser la garde »… alors que la météo annonce une semaine particulièrement ensoleillée.
« Il y a peut-être un sentiment d’usure après ces trois semaines de confinement, peut-être une tentation de négocier avec le confinement, de négocier avec le Covid », évoque le maire de Grenoble. Qui prévient : « Il faut réaffirmer le fait que nous sommes dans une crise que nous traversons ensemble, que nous devons pouvoir compter les uns sur les autres, et j’appelle tout le monde à cette responsabilité-là ! »
Des stocks de masques suffisants ?
Une responsabilité… ou des contrôles ? Du lundi 30 mars au dimanche 5 avril, la police municipale de Grenoble a en effet contrôlé 994 personnes, et dressé 102 verbalisations. « C’est trop important », justifie Éric Piolle. Qui tient à faire savoir qu’il « n’y aura aucune inflexion ni dans les contrôles, ni dans les verbalisations, quelle que soit la météo et quel que soit le jour de la semaine, jusqu’au dernier du confinement ».
Restent ceux qui n’ont d’autre choix que de quitter leur domicile pour travailler. À commencer par les soignants, les pompiers, gendarmes et policiers. Le maire de Grenoble se réjouit d’ailleurs que ces trois dernières catégories puissent désormais elles aussi confier leurs enfants aux écoles ou aux crèches. En attendant, que ce soit aussi le cas pour « tous ceux qui font vivre notre communauté en période de crise », a‑t-il souhaité une nouvelle fois.
Parmi eux, les agents municipaux. Si beaucoup sont aujourd’hui en télétravail, certains continuent d’être au contact du public et d’assurer les bases du service d’état civil. Dans quelles conditions ? Éric Piolle annonce disposer à présent d’un stock d’environ 5 000 masques pour “tenir” 50 jours. Pour les soignants et agents des douches municipales, les stocks en masques FFP2 sont plus limités, avec une visibilité d’une dizaine de jours.
Accompagner les plus fragiles durant le confinement
Quid de l’accompagnement des plus fragiles ? Le maire de Grenoble rappelle avoir mis des logements d’accueil à la disposition des victimes de violences conjugales et de leurs enfants. « Nous continuerons si ces demandes de refuge sont nécessaires », a réaffirmé Éric Piolle. Tout en saluant la création au niveau national de la plateforme gouvernementale Arrêtons les violences, alors que celles-ci sont en hausse à la faveur du confinement.
Face aux mesures d’interdiction des visites, la Ville de Grenoble tente encore de trouver des moyens pour lutter contre l’isolement des pensionnaires des Ehpad. « Le lien physique s’est distendu, c’est compliqué pour tout le monde », a rappelé le maire. Qui a annoncé des abonnements au Dauphiné libéré pour des personnes en ayant fait la demande et la distribution prochaine de tablettes donnant accès à des contenus et fonctionnalités numériques.
Pour les plus précaires, Éric Piolle note que 16 points de distribution alimentaire sont aujourd’hui déployés sur la Métropole, dont 13 sur Grenoble. Ceci alors que, petit à petit, des associations parviennent à reprendre du service. En matière de logements ? La Métro a proposé à l’État des bâtiments pouvant être utilisés comme locaux d’hébergement. « On attend de savoir quelle est la décision », a précisé l’élu.
Soutenir les commerçants et les agriculteurs
Le maire de Grenoble a par ailleurs insisté sur la nécessité de soutenir les « forces vives ». En particulier les producteurs agricoles qui continuent à travailler avec les associations pour le maintien d’une agriculture paysanne (Amap), notamment au Marché d’intérêt national, avec Mangez Bio Isère. Sans oublier Au local, rue Anatole-France à Grenoble, qui maintient les distributions de produits de la ferme et propose dorénavant la livraison à domicile.
Autre nouveauté : la mise en place prochaine d’une (nouvelle) plateforme « de solidarité et de soutien aux commerçants qui ont dû cesser leur activité », inspirée par une initiative berlinoise. Le principe ? Le site offrira la possibilité d’acheter des bons d’achat anticipés, que ce soit à son libraire, son coiffeur, son restaurant ou autre commerce préféré. Une manière d’assurer de la trésorerie à des commerçants aujourd’hui au point mort.
Le tout s’accompagne d’un report des taxes et loyers, voire de possibilités d’exonérations pour les commerces situés dans un bâtiment public et contraints à la fermeture durant le confinement. « Je saisirai les propriétaires privés de locaux commerciaux pour qu’eux aussi puissent faire preuve de cette même souplesse dans le report des loyers », a annoncé Éric Piolle. « Sinon, ça va être très compliqué pour les commerçants », estime-il.