Confinement, soli­da­rité et mar­chés… Nouveau point d’é­tape du maire de Grenoble Éric Piolle

Confinement, soli­da­rité et mar­chés… Nouveau point d’é­tape du maire de Grenoble Éric Piolle

FOCUS – Le maire de Grenoble Éric Piolle s’est adressé à ses admi­nis­trés via Facebook lundi 30 mars pour dres­ser un nou­veau point d’é­tape face aux mesures de confi­ne­ment et à la crise du coro­na­vi­rus. L’occasion pour l’élu de reve­nir sur le res­pect des règles, la ques­tion des soli­da­ri­tés ou encore celle des mar­chés alimentaires.

Nouveau point d’é­tape du maire de Grenoble Éric Piolle face au confi­ne­ment et à la crise du coro­na­vi­rus. Lundi 30 mars, c’est depuis la page Facebook de la Ville de Grenoble que l’élu s’est adressé aux Grenoblois pour faire le point sur les actions menées par la muni­ci­pa­lité et « saluer » à de nom­breuses reprises toutes les per­sonnes mobi­li­sées. Tout en appe­lant au strict res­pect des règles édic­tées par le gouvernement.

Éric Piolle lors de son point d'étape du lundi 30 mars en direct sur Facebook © Ville de Grenoble

Éric Piolle lors de son point d’é­tape du lundi 30 mars en direct sur Facebook. © Ville de Grenoble

« Dans l’im­mense majo­rité d’entre vous, vous jouez le jeu du confi­ne­ment. Nous pou­vons être fiers de cette mobi­li­sa­tion géné­rale : même s’il est trop tôt pour le dire, je suis convaincu qu’elle por­tera ses fruits. Nous sau­vons déjà des vies en res­tant confi­nés », a rap­pelé le maire de Grenoble. Ce, a‑t-il pré­cisé, en limi­tant la pro­pa­ga­tion du virus et en évi­tant la satu­ra­tion des équi­pe­ments et des lits de réani­ma­tion du CHU Grenoble-Alpes.

Des ver­ba­li­sa­tions de la police municipale

Cependant, les réfrac­taires ou les récal­ci­trants au confi­ne­ment existent bel et bien, à Grenoble comme ailleurs. Et depuis le lundi 23 mars, la police muni­ci­pale est elle aussi habi­li­tée à les ver­ba­li­ser, au même titre que les poli­ciers natio­naux ou les gen­darmes. Bilan ? « Il y a eu lors de ces sept der­niers jours 1 119 contrôles effec­tués et 85 per­sonnes ne res­pec­tant pas ces règles ont été ver­ba­li­sées », annonce Éric Piolle.

La police municipale peut désormais verbaliser pour non-respect des règles de confinement © Florent Mathieu - Place Gre'net

La police muni­ci­pale peut désor­mais ver­ba­li­ser pour non-res­pect des règles de confi­ne­ment. © Florent Mathieu – Place Gre’net

L’occasion pour le maire de Grenoble de rap­pe­ler sa demande pour plus de poli­ciers natio­naux sur le ter­ri­toire. Une demande adres­sée au ministre de l’Intérieur, conjoin­te­ment avec le maire de Saint-Martin-d’Hères David Queiros et le maire d’Échirolles Renzo Sulli. Réponse ? Toujours aucune. Quand bien même, consi­dère Éric Piolle, « la pré­sence humaine est la clé pour garan­tir le res­pect des règles col­lec­tives ».

On l’aura com­pris : pas ques­tion pour l’élu de remettre en cause les direc­tives et les choix gou­ver­ne­men­taux. Ce qui ne l’empêche pas d’a­dres­ser quelques piques à l’État. En rap­pe­lant par exemple « la pénu­rie de masques, l’ab­sence de tests et le faible nombre de lits ». Ou en se van­tant d’a­voir mis sur pied une cel­lule de crise, « quelques semaines avant que le pré­sident n’an­nonce les mesures de confi­ne­ment ».

Création d’une « cel­lule anticipation »

Pour le moment, sou­ligne l’élu, « le ter­ri­toire gre­no­blois semble moins tou­ché que d’autres grandes villes ou régions de France ». Les chiffres sont néan­moins à prendre avec des pin­cettes, faute de tests sys­té­ma­tiques. Au soir du 30 mars, l’Agence régio­nale de santé (ARS) dénom­brait 172 hos­pi­ta­li­sa­tions en Isère, contre 996 dans le Rhône ou 392 dans la Loire. L’Isère compte, à ce jour, 11 décès recon­nus du coro­na­vi­rus, tan­dis que 69 per­sonnes ont pu retrou­ver leur domi­cile après guérison.

Le CHU de Grenoble © Florent Mathieu - Place Gre'net

Le CHU de Grenoble. © Florent Mathieu – Place Gre’net

Si le maire compte sur la cel­lule de crise pour main­te­nir cette “avance”, elle s’ac­com­pagne désor­mais d’une « cel­lule anti­ci­pa­tion », afin de « pré­voir l’a­près ». « La cel­lule anti­ci­pa­tion tra­vaillera à orga­ni­ser au mieux [la] reprise, en étroite coor­di­na­tion avec les par­te­naires de la Ville : la Métropole, le Syndicat des mobi­li­tés, le Département, la Région, les acteurs éco­no­miques et asso­cia­tifs… », explique Éric Piolle.

Le tout avec la volonté, insiste-t-il, de « tirer les ensei­gne­ments de la crise et d’é­tu­dier les fai­blesses et les forces de l’organisation locale face à de tels évé­ne­ments ». Ceci pour mieux « anti­ci­per et poser les bases d’un ter­ri­toire encore plus soli­daire, plus rési­lient, plus robuste, capable de mieux encais­ser de nou­veaux chocs comme celui que nous sommes en train de vivre ».

Des actions de solidarité

Une « rési­lience » qui passe aussi par les soli­da­ri­tés ? Dans son point d’é­tape, le maire de Grenoble n’a pas man­qué de saluer la bonne santé de la pla­te­forme Voisins Voisines ini­tiée par la Ville. Alors que le site enre­gis­trait déjà plus de 1 000 volon­taires après sept jours d’ex­ploi­ta­tion, ce sont désor­mais plus de 1 900 per­sonnes qui se sont ins­crites pour pro­po­ser divers ser­vices d’en­traide, vis-à-vis notam­ment des per­sonnes fra­giles ou isolées.

La Ville tâche de lutter contre l'isolement des personnes en Ehpad alors que les visites des proches sont interdites © Ville de Grenoble

La Ville tâche de lut­ter contre l’i­so­le­ment des per­sonnes en Ehpad alors que les visites des proches sont inter­dites. © Ville de Grenoble

Des per­sonnes fra­giles qui sont éga­le­ment, natu­rel­le­ment, sur­veillées par les agents de la Ville qui les appellent régu­liè­re­ment. Avec une mobi­li­sa­tion toute par­ti­cu­lière dans les Ehpad, où les visites des proches sont désor­mais inter­dites. Des ren­forts y per­mettent une pré­sence plus longue des per­son­nels auprès des rési­dents qui sont par ailleurs régu­liè­re­ment contac­tés par téléphone.

Pour le reste ? Le « fes­ti­val » Fête comme chez vous, soit une série de pro­grammes pro­po­sée par la Ville sur sa page Facebook, ren­contre elle aussi le suc­cès, selon Éric Piolle. « En à peine dix jours d’exis­tence, l’au­dience frôle la barre des 700 000 per­sonnes atteintes », se réjouit-il. Et de l’af­fir­mer : « Ça nous pousse à être encore plus exi­geants sur la forme et sur le fond de ces pro­gram­ma­tions ».

Des règles strictes pour les mar­chés alimentaires

Éric Piolle est enfin revenu sur la ques­tion des mar­chés ali­men­taires. Alors que le Premier ministre annon­çait leur fer­me­ture lundi 23 mars, le maire de Grenoble a immé­dia­te­ment déposé une demande de déro­ga­tion auprès de la pré­fec­ture de l’Isère. Une demande accep­tée, mais sous des condi­tions très strictes. « Nous serons intran­si­geants sur le res­pect de ces règles col­lec­tives […] avec des agents qui se char­ge­ront de [les] faire res­pec­ter », pré­vient le maire.

Les marchés de Grenoble ont rouvert selon des règles strictes © Florent Mathieu - Place Gre'net

Les mar­chés de Grenoble ont rou­vert selon des règles strictes. © Florent Mathieu – Place Gre’net

Pour autant, le main­tien des mar­chés est une néces­sité aux yeux de l’é­dile. Qui entend « conser­ver des débou­chés pour la filière locale [et] per­mettre de garan­tir aux habi­tants des points d’a­li­men­ta­tion acces­sibles […] notam­ment dans dif­fé­rents quar­tiers où nombre de maga­sins ali­men­taires sont aujourd’­hui fer­més ».

Et si des règles strictes doivent s’ap­pli­quer sur les mar­chés, le maire note que celles-ci doivent aussi s’ap­pli­quer aux autres com­merces ali­men­taires. Éric Piolle annonce ainsi avoir « saisi le gou­ver­ne­ment » sur la ques­tion de la pro­tec­tion des sala­riés de la grande dis­tri­bu­tion. Ainsi que sur la ques­tion des livreurs « qui conti­nuent de sillon­ner les rues ». « Je sou­haite que ces tra­vailleuses et tra­vailleurs soient aussi sécu­ri­sés », a conclu le maire de Grenoble.

Florent Mathieu

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