TROIS QUESTIONS À – Un décret interdit, à compter de ce 24 mars, la tenue des marchés, qu'ils soient couverts ou à ciel ouvert. Alors que des villes comme Grenoble, Fontaine ou Eybens ont d'ores et déjà fait savoir qu'elles allaient demander des dérogations, Marie Amore, la présidente du syndicat des marchés de l'Isère monte au créneau. Et dénonce un texte flou et ambigu, en totale contradiction avec les mesures prises jusque-là.
Ce que dit le décret
Le Premier ministre a annoncé, le lundi 23 mars, la fermeture des marchés alimentaires à ciel ouvert. Une mesure applicable dès le lendemain qui pourra être levée dans certaines communes, lorsque le marché y est "le seul (moyen) parfois" d'avoir "accès à des produits frais », a précisé Édouard Philippe.
Sauf que, depuis, le son de cloche n'est plus tout à fait le même. Le décret publié dans la nuit du 23 au 24 mars met tous les marchés dans le même sac, qu'ils soient couverts ou non. Quant aux dérogations, elles seront accordées sous couvert de bonne organisation et de contrôles.
Le Premier ministre a annoncé que les marchés alimentaires étaient désormais interdits, sauf dérogation s'ils étaient la seule source d'approvisionnement. Comment réagissez-vous à cette annonce ?
Avec ce décret ministériel, les maires doivent demander une dérogation au préfet pour que les marchés puissent rester ouverts pour approvisionner la population. Mais dans son article 8, il est bien précisé que les préfets accordent une autorisation non pas liée à un strict besoin d'approvisionnement, mais aussi et surtout sous couvert de conditions d'organisation et de contrôles* !
Avec ce décret, vague et ambigu, on essaie de faire croire que c'est de la responsabilité du maire ! Mais c'est le préfet qui décide. C'est l'État qui, au final, doit dire quel marché reste ouvert ou pas. Que l'État assume complètement en disant que les marchés sont fermés et ne laissent pas croire qu'il en est de la responsabilité des maires qui, eux, n'y sont pour rien !
Ne faut-il pas, dans une telle situation, limiter le nombre de marchés ? À Grenoble, il en existe dix-neuf…
Poursuivez votre lecture
Il vous reste 50 % de l’article à lire. Obtenez un accès illimité.
Vous êtes déjà abonné.e ? Connectez-vous