FOCUS – La crise du coronavirus Covid-19 frappe désormais les services publics de l’Isère. La préfecture annonce fermer ses services d’accueil du public à Grenoble, comme à Vienne et La-Tour-du-Pin, tandis que la Direccte prend une mesure similaire sur ses sites de Grenoble, Vienne et Bourgoin-Jallieu. Pôle Emploi annule ses réunions et ses ateliers, en conseillant fortement aux demandeurs d’emploi de privilégier le téléphone ou le mail.
Quels services restent accessibles sur fond de crise du coronavirus ? Alors que le premier ministre a décrété la fermeture d’un grand nombre de commerces afin de tenter d’enrayer la propagation du covid-19, les services de l’État communiquent sur leurs propres conditions d’ouverture. À commencer par la préfecture de l’Isère, qui annonce fermer ses portes à compter du lundi 16 mars, et ce jusqu’à nouvel ordre.
« Compte-tenu de la situation sanitaire en France et des mesures prises par le gouvernement aux fins de lutter contre le coronavirus Covid-19, les accueils généraux du public de la préfecture de l’Isère et des sous-préfectures de Vienne et La-Tour-du-Pin seront fermés », font ainsi savoir les services préfectoraux. « Pour ce qui concerne les accueils de publics étrangers, seules les demandes d’asile pourront être reçues », complètent-ils.
Pôle Emploi annule rendez-vous et ateliers pour cause de Covid-19
Même tonalité et même formulation du côté de la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Direccte) : « Les accueils du public de l’unité départementale de l’Isère de Grenoble et des sites détachés de Bourgoin-Jallieu et de Vienne sont fermés à compter du lundi 16 mars et ce jusqu’à nouvel ordre ». Le standard téléphonique reste, pour sa part, ouvert du lundi au vendredi.
Une situation qui pourrait poser problème au moment où de nombreuses entreprises sont contraintes de fermer leurs portes, voire d’avoir recours au chômage partiel pour leurs salariés… « Pour répondre aux interrogations des salariés et des entreprises quant aux mesures de précautions et au droit du travail », la Direccte renvoie donc vers une page de son site Internet. Une adresse mail permet également de poser ses questions, à condition de laisser son numéro de téléphone.
Du côté de Pôle Emploi, la direction régionale Auvergne-Rhône-Alpes annonce que « toutes les invitations à se rendre en agence pour un entretien, un atelier ou une formation, sont annulées ». Et invite fortement les demandeurs d’emploi à privilégier le 3949 ou le courriel. En cas d’impossibilité, « ils peuvent venir en agence qui s’organisera pour les accueillir ou leur proposer un rendez-vous, tout en respectant les gestes barrière pour préserver la santé de tous », assure la direction.
D’autres services du quotidien sont pour leur part touchés. À commencer par les déchèteries : la Métropole de Grenoble annoncent en effet que celles-ci sont fermées au public « jusqu’à nouvel ordre ». Il en va de même pour les espaces publics et les équipements sportifs, concernés par les fermetures sur l’ensemble du territoire. L’accès aux services d’accueil des différentes collectivités sont également annulés.
Les transports, encore en activité
Quel état des lieux pour les transports publics ? Pour le moment, la Tag n’indique pas de grands changements sur son trafic. Trams et bus circulent « presque normalement », avec quelques restrictions comme l’interdiction de monter par la porte avant du bus, ou la suspension de la vente de tickets Tag dans les véhicules. Une mesure au demeurant jugée insuffisante par la Confédération générale du travail.
Quid du Grésivaudan ? « En respect de l’allocution du président de la République […] et notamment de la demande de maintien des transports publics afin de permettre le bon fonctionnement du système de soins, les lignes régulières et saisonnières sont maintenues », informe Tougo. En revanche, et en toute logique suite à la décision de fermer les établissements, les transports scolaires sont suspendus jusqu’à nouvel ordre.
Autre solution de mobilité : l’autopartage. La société Citiz, qui compte la Ville de Grenoble parmi ses sociétaires, annonce maintenir son service « pour les déplacements indispensables ».
Non sans donner, en plus des gestes barrières d’usage, une ferme recommandation à ses usagers : « Avant de monter dans une voiture et en fin de location, nettoyez-vous les mains à l’eau chaude et savon ou avec une solution hydroalcoolique. »*
Florent Mathieu
* Suite aux nouvelles mesures de confinement, Citiz a modifié sa politique de fonctionnement. « Nous appliquerons notamment une “période tampon” de 6 heures entre deux locations (durant laquelle la voiture ne sera pas disponibles à la location) afin de limiter le risque de transmission du virus », fait savoir la société. Qui rappelle la nécessité des gestes barrières… et celle de disposer d’une attestation pour pouvoir justifier de son déplacement. (Note rajoutée le 18 mars 2020).
LES LIEUX DE CULTE EUX AUSSI TOUCHÉS PAR LA CRISE DU COVID-19
Si les cultes ne sont pas des services publics dans la France de 1905, ils n’en concernent pas moins un certain nombre de citoyens et sont, eux aussi, touchés par la crise du coronavirus. Le Conseil des imams de l’Isère (CII) annonce ainsi « la suspension de l’ensemble des activités cultuelles et culturelles dans les mosquées de l’Isère ». Avant d’inviter les fidèles « à prier pour la protection de tous nos compatriotes contre cette épidémie ».
Même précaution côté rabbinat de Grenoble : « L’ensemble des activités, enseignements, offices et cérémonies organisés dans nos lieux de culte (…) sont suspendus jusqu’à nouvel ordre ». Sur Facebook, le rabbin Nissim Sultan reprend à son compte une intervention du rabbin David Yossef, qui déclare (en hébreu) : « Que chacun rentre chez soi. Il est inconcevable de préférer des considérations pseudo prophétiques aux préconisations de la médecine et des États. »
Le diocèse de Grenoble-Vienne n’est pas en reste. « Le Premier ministre vient à l’instant d’annoncer l’interdiction de tout rassemblement dans les lieux de culte à partir de ce soir et jusqu’à nouvel ordre. Les messes ne peuvent donc plus être célébrées à compter de minuit. Les églises peuvent en revanche rester ouvertes mais sans rassemblement », fait savoir l’autorité catholique sur son site Internet, à la suite de l’intervention d’Édouard Philippe.