FIL INFO — Alors que le président de la République a estimé dans son discours prononcé le 12 mars que certains biens et services devaient « être placés en-dehors des lois du marché », le syndicat CGT Isère rebondit en revendiquant plus de moyens pour les services de santé, et le maintien du GHM dans le « giron public ».
« Les élites libérales sont-elles prêtes à se convertir au bien commun ? » Dans un communiqué en date du 13 mars, l’union syndicale CGT Isère réagit avec une certaine ironie aux déclarations d’Emmanuel Macron face à la crise du coronavirus. Et estime, alors que les effets de l’épidémie « se font déjà sentir sur notre organisation sociale », que le président « vient miraculeusement de découvrir que l’on ne peut pas jouer avec la santé ».
Le syndicat reprend notamment deux phrases prononcées par Emmanuel Macron au soir du 12 mars : « Il y a des biens et des services qui ne peuvent pas être placés sous les lois des marchés »*, et « La santé n’a pas de prix, le gouvernement mobilisera tous les moyens financiers nécessaires pour porter assistance, pour prendre en charge les malades, pour sauver des vies quoiqu’il en coûte ».
La CGT demande « le maintien du GHM dans le giron public »
« Chiche, monsieur le président ! », rétorque la CGT. Qui explique proposer « depuis des années (…) de développer et renforcer les services publics ». Et profite de l’allocution présidentielle pour revendiquer « l’augmentation des moyens humains et financiers des services de santé ». Mais aussi « le maintien du Groupement hospitalier mutualiste de Grenoble dans le giron public ». Et ceci alors que le projet de vente du GHM est sur les rails et suscite la polémique.
La CGT exige que le Groupement hospitalier mutualiste demeure dans le « giron public ». © Anissa Duport-Levanti – Place Gre’net
Plus généralement, la CGT revendique « la suspension des projets libéraux du gouvernement qui vont à l’encontre du constat que nous faisons toutes et tous face à cette pandémie ». Tout en demandant le maintien intégral des rémunérations des salariés impactés par les mesures de fermetures ou de restrictions prises en lien avec la crise du Covid-19.
« Nous sollicitons dès à présent une rencontre avec le préfet afin de réaffirmer la nécessité de la responsabilité sociale des entreprises, des banques et des collectivités et, en particulier, avec les plus précaires qui ne sauraient être une fois de plus la variable d’ajustement d’une solidarité à plusieurs vitesses », conclut le syndicat. Qui précise rester joignable par mail ou téléphone, malgré la décision de fermer son accueil physique face à l’épidémie.
Florent Mathieu
* En réalité : « Il est des biens et des services qui doivent être placés en-dehors des lois du marché ».