PORTRAIT INTERACTIF – Olivier Noblecourt se présente aux élections municipales à Grenoble pour la première fois. Pourtant, il est de toutes les campagnes depuis plus de vingt-cinq ans. S’affichant aujourd’hui avec fierté comme socialiste, il entend combiner social et croissance verte pour gagner. Et il croit en sa victoire.
C’est chez lui qu’Olivier Noblecourt nous reçoit. Le candidat de Grenoble Nouvel Air fouille ses tiroirs, à la recherche du dernier objet qu’il lui manque pour ce portrait : ses fiches de paye d’étudiant. Il était alors serveur-plongeur à la cafétéria Casino de Saint-Martin‑d’Hères pendant deux ans pour payer ses études.
« Ce travail m’a appris beaucoup de valeurs. C’était un monde d’ouvriers. J’ai notamment le souvenir d’une collègue qui avait pris ses fonctions le 1er janvier 1976. Je suis né le 5 janvier de la même année et ça m’avait fait très bizarre de me dire que cette femme, tout le temps où moi je grandissais, elle avait fait la plonge. Ça m’a bouleversé », se remémore le candidat.
L’occasion aussi pour lui de rappeler qu’il n’a « pas grandi dans la soie, contrairement à ce que certains peuvent croire ». Issu d’une famille de gauche avec un père journaliste et une mère qui ne travaillait pas, il a grandi en logement social avec ses trois frères et sœurs. Toutefois, il tient à nuancer : « Ce serait indécent de dire que j’ai grandi dans la pauvreté, mais c’est une vie où l’on fait attention, où l’on doit être précautionneux. »
Olivier Noblecourt raconte en revanche avoir été interpellé dès son enfance par l’inégalité. « J’ai grandi avec toujours sous les yeux une grande diversité mais aussi la pauvreté et les injustices. Un de mes premiers souvenirs, c’était d’être allé chez des copains où il n’y avait aucun livre. Ça m’a beaucoup marqué », explique-t-il.
Un engagement associatif puis militant
Adolescent, il se tourne vers l’engagement associatif et sert occasionnellement la soupe populaire. « L’engagement politique m’a vite rattrapé. J’ai trouvé que c’était le moyen le plus efficace pour changer les choses », raconte le candidat. C’est grâce à ce militantisme qu’il se crée des amitiés en arrivant à Grenoble en 1995, après avoir réussi le concours de Sciences Po.
Deux ans plus tard, il dirige l’association étudiante Mendès, en référence à Pierre Mendès-France. Il fait alors la rencontre qui changera sa vie : Michel Destot. « J’organisais la venue à Sciences Po de Michel Rocard, qui défendait notamment la réduction du temps de travail, en présence de Michel Destot, maire de Grenoble depuis deux ans », se souvient-il. « 1997, c’est une date importante dans ma vie car c’est à la suite de cette conférence-débat qu’il m’a proposé de rejoindre son équipe. »
L’héritage Destot
Encarté au PS depuis 1994, Olivier Noblecourt devient alors l’assistant parlementaire de Michel Destot, avant d’être son directeur de cabinet de 2000 à 2008.
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