EN BREF — La conseillère municipale d’opposition de Grenoble, ralliée à la candidature du maire sortant Éric Piolle, fustige la « violence des propos » du candidat Olivier Noblecourt. Au cours d’une conférence, le candidat investi par le Parti socialiste a accusé Olivier Noblecourt d’être responsable de la désunion de la gauche sur Grenoble, et raillé une candidature d’Émilie Chalas en perte de vitesse.
Une « violence saisissante de mauvaise foi » ? C’est ce que retient Marie-José Salat, conseillère municipale de Grenoble ralliée à la candidature d’Éric Piolle, de la dernière conférence de presse de la liste Grenoble Nouvel air. Dans le viseur ? Olivier Noblecourt, candidat investi par le Parti socialiste et, accessoirement, ancien adjoint de Grenoble aux côtés de la même Marie-José Salat lorsque Michel Destot tenait les rênes de la municipalité.
Pour la conseillère municipale, le candidat Grenoble Nouvel air a passé les bornes en s’attaquant à Éric Piolle et à Émilie Chalas à grand renfort de « propos condescendants » et de « méthodes agressives ». Et celle-ci considère que c’est sous sa pression que la fédération iséroise du Parti socialiste l’a « dégagée sans honneur ». Contrairement à trois autres socialistes, Marie-José Salat n’a pourtant pas été exclue du parti pour son soutien à Éric Piolle, ayant annoncé qu’elle se retirait de la campagne.
Olivier Noblecourt « éloigné des réalités grenobloises »
Que reproche Marie-José Salat à Olivier Noblecourt ? De considérer qu’Éric Piolle est responsable de la « division de la gauche » sur Grenoble et de refuser de débattre sur son bilan. Ou encore, de décrire une candidature d’Émilie Chalas en perte de vitesse et plombée par le 49 – 3 du gouvernement pour faire passer la réforme des retraites. La socialiste ne vole cependant pas au secours d’Alain Carignon, tout autant malmené au cours de la conférence de presse.
« Éric Piolle n’a aucune leçon à recevoir d’Olivier Noblecourt. On peut ne pas être d’accord sur tout avec Eric Piolle et je sais de quoi je parle, mais ses positions sur les conditions d’un rassemblement à gauche sont claires », affirme Marie-José Salat. Avant d’ironiser, face à l’échec des appels du pied que le candidat Nouvel air a adressés au maire sortant de Grenoble : « Est-ce qu’Olivier Noblecourt pouvait s’attendre à autre chose qu’un refus de la part d’Eric Piolle ? »
Et la conseillère municipale de décocher à son tour quelques flèches « Depuis six ans, la vie parisienne a éloigné Olivier Noblecourt des réalités grenobloises. Ce n’est pas son retour à marche forcée qui lui redonnera la légitimité qu’il tente de trouver tant bien que mal », écrit-elle. Avant de rappeler le passé récent de délégué interministériel du candidat, une « proximité avec ce gouvernement (…) qu’il tente de minimiser selon les circonstances ».
Une « violence des propos » signe de « fébrilité » ?
Enfin, Marie-José Salat conclut son propos en considérant que « la violence [des] propos vis-à-vis d’Éric Piolle comme d’Émilie Chalas, n’est que le signe d’une grande fébrilité ». Marie-José Salat n’a pourtant elle-même jamais hésité à porter ses opinions avec une certaine virulence. Comme dans une tribune de décembre 2016, où elle désignait la majorité municipale comme « la fossoyeuse méticuleuse et redoutable de la démocratie locale à Grenoble ».
En 2014, durant l’entre-deux tours des municipales opposant Jérôme Safar et Éric Piolle, la liste du socialiste n’était pas non plus avare de propos cinglants à l’égard de ses adversaires. Désignés comme une « équipe dogmatique et impréparée » ou un « danger pour Grenoble », comme le rapportait 20 minutes. Pas de quoi choquer alors Marie-José Salat, quatrième sur la liste. Soit trois places devant Olivier Noblecourt.