EN BREF – Le « macronavirus » a mis le campus en quarantaine, ce jeudi 5 mars. Enseignants et étudiants se sont en effet mobilisés en masse toute la journée pour protester contre la future adoption de la loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR). Et plus généralement contre l’ensemble des projets de réforme du gouvernement.
« Fac fermée aux intérêts privés mais fac ouverte à tous les bacheliers ! » Voilà l’un des multiples slogans qui ont été chantés au cours d’une grève générale, ce jeudi 5 mars sur le campus de Saint-Martin‑d’Hères.
Étudiants, enseignants-chercheurs et personnels de l’UGA… Plus de 200 personnes ont participé à des actions de lutte durant cette journée où « l’université s’est arrêtée ».
Dans leur viseur : la future loi de programmation pluriannuelle de la Recherche (LPPR) et les répercussions qu’elle pourrait provoquer dans l’enseignement supérieur. Des répercussions symbolisées par différents temps d’action, comme le « Printemps des chaises », la « Pyramide des mémoires » ou encore la manifestation en fanfare. Les manifestants ont ainsi réclamé le retrait effectif de la loi. Et plus généralement de l’ensemble des projets de réforme du gouvernement.
« Bienvenue à l’Ubercité ! »
Pour ces étudiants et enseignants-chercheurs protestataires, aucun doute : la promulgation de la loi de programmation pluriannuelle de la recherche tuera à petit feu l’université. La LPPR est « un projet néolibéral qui précarise le service public », affirmait ainsi un étudiant syndiqué en assemblée générale.
Précarité, mise en concurrence, projets de recherche financés par le privé… Voici ce que redoutent ses opposants, qui y voient un texte parti pour aggraver encore les conditions de travail des personnels universitaires.
Comme un symbole de la mise en péril du savoir, étudiants et enseignants ont jeté leurs mémoires dans le hall de la bibliothèque Droit Lettres en fin de matinée. Puis, après avoir envahi les bureaux de la présidence en début d’après-midi, les enseignants-chercheurs ont « rendu leurs tabliers ». Cela pour signifier leurs démissions si le projet de loi n’est pas retiré le 31 mars.
« Lakhnech nous fait la guerre… et ses vigiles aussi ! »
Les 200 personnes réunies devant les portes de la présidence ont par ailleurs demandé à Yassine Lakhnech, président de l’Université Grenoble-Alpes, de prendre position pour le retrait de la LPPR, ce afin de lutter contre la « monétarisation du service public ».
Les manifestants entendaient également que le président s’explique sur « la répression mise en œuvre par les gardes du campus » pour contrer les actions de cette journée de grève. Les vigiles, aidés par la police, ont en effet tenté d’écarter les étudiants à plusieurs reprises « à l’aide de chiens et de gazeuses à la main ». Des méthodes qualifiées « d’inacceptables » par les syndicats étudiants qui ont dénoncé une action inappropriée du président de l’UGA. Lequel n’a de son côté pas souhaité réagir.
Une quinzaine de personnes s’est pour finir rendue devant le rectorat pour exprimer ses revendications, malgré la pluie.
Ambre Croset