FIL INFO – Le Parti Popolitique n’ira pas jusqu’au bout. À quelques heures de la date limite de dépôt des candidatures, le mouvement en lice pour les élections municipales de Grenoble annonce renoncer à se présenter. Et ne portera donc plus, du moins dans le cadre de la campagne, son projet d’affecter les policiers municipaux aux espaces verts ou de réintroduire les cabines téléphoniques en ville.
« Secouer l’inébranlable, c’était créer une brèche, un pourquoi pas, un accident primordial dans nos imaginaires moribonds. » Dans un ultime message de campagne au ton volontairement empesé, le Parti Popolitique annonce jeter l’é(pon)ponge et renoncer à concourir aux municipales de Grenoble. Et ceci quelques heures avant la date limite de dépôt des listes en préfecture, fixée le jeudi 27 février à 18 heures.
Avec pour slogan de campagne « La blague, c’est les autres », le Parti Popolitique et sa candidate Lisa Poget proposait de réintroduire les cabines téléphoniques sur l’espace urbain, de faire de la ville un espace bas-débit, ou encore d’affecter les policiers municipaux aux espaces verts. Malgré le caractère volontaire des interventions du parti, celui-ci n’était crédité que de 0,5 % des intentions de vote dans un récent sondage du Dauphiné libéré.
Popo invite les autres candidats à se retirer également
Pourquoi renoncer ? « Réunir les signatures était tout à fait jouable. Mais le sens même de notre posture restait-il crédible, au moment de l’obligatoire rencontre avec un banquier ? », expliquent les ex-candidats. Quand bien même le compte serait resté « volontairement vide », le Parti s’accordant 50 euros en tout et pour tout pour mener son chemin jusqu’aux urnes. Un budget bien insuffisant pour financer jusqu’à l’impression des bulletins de vote.
Mais surtout, explique le Parti Popolitique, l’objectif n’était pas de gagner. « Notre unique ambition était de faire venir un nouveau lexique dans le spectacle électoral et tenter, malgré tout, d’excentrer un peu les débats mielleux de la soupe qu’on nous sert ». Pari réussi, si l’on en juge par le succès rencontré, par exemple, lors de la réunion publique de l’union de quartier Saint-Bruno. Où les interventions de Popo ont recueilli les applaudissements nourris du public.
Si la « lettre de rupture » n’est pas sans regret (« Qu’il aurait été amusant de jouer le jeu jusqu’aux dernières heures ! »), elle veut aussi assumer le pied-de-nez jusqu’au bout. Ainsi, le Parti Popolitique invite tous les candidats à l’imiter et à retirer leur candidature, « afin d’annuler ces élections grotesques une bonne fois pour toutes ». Et de conclure, une fois encore, en détournant Sartre et son Huis-Clos : « L’enfer, c’est l’époque ».