FIL INFO – Le Football club Allobroges Asafia (FC2A), situé dans le quartier Alma-Très Cloîtres à Grenoble, vient d’adopter une charte contre l’homophobie et un plan d’action pour l’égalité femmes-hommes sur deux ans. Après le racisme, le club grenoblois, fondé en 1993, s’attaque à la lutte contre les discriminations.
Au-delà du terrain, un club de football peut jouer un rôle social. C’est ce que s’efforce de faire le Football club Allobroges Asafia (FC2A). Créé en 1993 dans le quartier Alma-Très Cloîtres, où existent de fortes inégalités sociales, celui-ci est classé en quartier politique de la ville.
En s’appuyant sur le sport, il mène des actions auprès des jeunes footballeurs et de leurs familles pour « promouvoir une émancipation sociale de tous ». « Depuis des années, on lutte contre les discriminations », souligne Waleb Kismoune, vice-président du FC2A.
L’« électrochoc » après les chants et banderoles homophobes dans le foot professionnel
Après le racisme, le club grenoblois fait de la lutte contre l’homophobie et le sexisme son nouveau cheval de bataille. Les images de banderoles et de chants homophobes dans les stades de Ligue 1 et de Ligue 2 à l’été et à l’automne derniers, entraînant parfois l’arrêt des matchs, ont créé un « électrochoc » au niveau du FC2A.
Le club grenoblois a donc voulu prendre ces problèmes à bras-le-corps. « Dans un contexte où nos concitoyens peuvent être stigmatisés pour leur origine, leur sexe ou leur orientation sexuelle, le club de football FC2A souhaite prendre toute sa part pour construire une société bienveillante et accueillante face au fléau des discriminations », précise-t-il.
Mardi 11 février, il a adopté un plan d’action pour l’égalité femmes-hommes sur deux ans. Pour son élaboration et sa mise en œuvre, le FC2A est accompagné par la Maison pour l’égalité femmes-hommes basée à Échirolles.
Parmi les points de ce plan, figurent notamment la formation des éducateurs et des jeunes, la sensibilisation des familles, la féminisation de l’encadrement et des dirigeants.
« C’était important de revoir certaines de nos pratiques. […] On va expliquer à nos jeunes, à nos éducateurs ce qui est important et quelles sont nos valeurs », indique Waleb Kismoune, dont le club compte une trentaine de joueuses.
La charte contre l’homophobie rédigée avec la Licra
Le FC2A a également rédigé avec la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme Grenoble-Isère (Licra) une charte pour la lutte contre l’homophobie. Tous les membres du club s’engagent en particulier à « ne porter aucun geste à caractère raciste ou discriminatoire et notamment en raison de l’orientation sexuelle réelle ou supposée de nos coéquipiers, nos adversaires ou nos collègues » et à « prendre en compte et reconnaître, de manière explicite l’homophobie en tant que discrimination ».
Ils devront aussi « dénoncer et prendre les sanctions adéquates contre toute attitude homophobe, qu’elle se manifeste par un comportement discriminant, par des agressions verbales ou physiques ou par des propos insultants ». « C’est un engagement citoyen », résume Waleb Kismoune.
Laurent Genin