EN BREF – Le conseiller municipal d’opposition Alain Carignon, par ailleurs candidat aux élections municipales de mars 2020, demande à la Ville de Grenoble d’ouvrir sa page Facebook et son site Internet à l’expression des oppositions. Une demande qui fait suite, sans y faire référence, à la décision de justice favorable aux élus écologistes à l’encontre la majorité de droite du Conseil départemental de l’Isère.
Le courrier n’a rien d’une surprise : le conseiller municipal de Grenoble Alain Carignon, candidat aux élections municipales, demande au maire Éric Piolle la « mise à disposition d’espaces d’expression sur les outils de communication numérique de la Ville de Grenoble ». Une demande qui concerne la page Facebook de la Ville et son site Internet. Et qui s’appuie notamment sur le code général des collectivités territoriales.
Si Alain Carignon n’en fait pas mention, difficile de ne pas voir dans cette demande une réponse du berger à la bergère. En décembre 2019, l’opposition écologiste du Conseil départemental de l’Isère obtenait en effet de la justice le droit de s’exprimer sur le compte Facebook et le site du Département. Absent de la décision : Twitter, oublié dans leur demande par les élus d’opposition. Et, étrangement, également absent de la requête d’Alain Carignon (voir encadré).
Un partage de publications et de tribunes ?
L’élu écologiste du Département et conseiller municipal de Grenoble Olivier Bertrand assurait, dans sa requête, que la possibilité d’ouvrir les réseaux sociaux de la Ville à l’opposition était prévue en cas de demande. Tout en faisant valoir qu’à ses yeux la communication de la Ville était beaucoup plus neutre que celle du Département. Un Département qui manque rarement une occasion de mettre en avant son président ou ses vice-présidents pour vanter ses réalisations.
Alain Carignon ne partage pas ce point de vue. « La page Facebook et le site internet de la ville de Grenoble peuvent être considérés comme un bulletin d’information générale sur les réalisations et la gestion du conseil municipal », juge-t-il dans son courrier. Et d’énumérer des « articles de promotion » ou « dossiers de promotion », par exemple de la candidature de Grenoble comme Capitale verte de l’Europe ou de la tenue de la Fête des Tuiles.
« Dans un souci d’équité, je vous saurais gré d’organiser l’espace d’expression des élus d’opposition sur la page Facebook et le site internet de la Ville », demande donc Alain Carignon. Qui suggère comme « solution adaptée » le partage de publications et de tribunes « à une fréquence à déterminer ». Tout en assurant laisser au maire « les modalités de cet espace d’expression à [sa] libre appréciation ».
Florent Mathieu
LA VILLE DE GRENOBLE EN TÊTE SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX
Si la victoire des écologistes du Département devait valoir une ouverture à l’opposition des canaux de la Ville de Grenoble, Alain Carignon y gagnerait probablement au change. La page Facebook de la Ville de Grenoble compte ainsi 169 375 abonnés, contre seulement 16 854 pour celle du Département. Une prédominance grenobloise qui se vérifie encore vis-à-vis de la Métropole, qui compte 25 844 abonnés (chiffres au soir du 28 janvier 2020).
Quid de Twitter ? Là encore, Grenoble affiche une “popularité” insolente : plus de 40 000 abonnés, contre 6 487 pour le Département. Quant aux comptes YouTube, les chiffres (beaucoup plus modestes) demeurent favorables à la Ville de Grenoble : 820 abonnés, contre 410 pour le Département (et 387 pour la Métropole). Rappelons que l’opposition écologiste avait aussi obtenu l’ouverture d’un espace d’expression sur la plateforme vidéo.