FIL INFO – À quelques jours des épreuves anticipées du bac 2020, le syndicat national des enseignements de second degré a déposé un préavis de grève sur l’académie de Grenoble. Et réclame que les examens, pour lesquels il estime que les enseignants comme les élèves de première ne sont pas prêts, soient annulés.
La première cuvée des épreuves anticipées du bac s’annonce compliquée pour les élèves de première. Le syndicat national des enseignements de second degré (Snes-FSU) a, dans une lettre adressée à la rectrice de Grenoble, déposé un préavis de grève. Objectif : réclamer que ces examens soient annulés et transformés en épreuves terminales en fin d’année.
« Nos élèves ne sont absolument pas prêts à passer des épreuves de bac après seulement quatre mois de cours, souligne le Snes-FSU dans un communiqué.
Pour de nombreux syndicats, rien n’est prêt pour ces épreuves anticipées du bac
Le syndicat dénonce des modalités de passation « indignes de ces épreuves » et notamment l’absence de période de révision pour des examens qui arrivent, selon eux, de manière très… anticipée. Dès le 20 janvier en effet, les élèves de première sont appelés à passer plusieurs épreuves du bac. Au programme : des langues vivantes, plus des mathématiques pour la filière technologique. Ceci dans le cadre du contrôle continu, qui comptera pour 30 % de la note finale.
Or, pour de nombreux syndicats, rien n’est prêt. En octobre dernier déjà, le Snes avait tiré la sonnette d’alarme. Sans plus de succès. « Nous avons alerté à plusieurs reprises sur les difficultés de mises en œuvre dans les établissements livrés à eux-mêmes, sur le non-sens que représentaient ces épreuves à ce moment de l’année et sous cette forme. »
Il n’est pas le seul à dénoncer les modalités techniques et pédagogiques de telles épreuves. « Les sujets proposés par la BNS [banque nationale de sujets, ndlr] ne correspondent pas dans de nombreux cas aux savoirs travaillés avec les élèves, soulignent plusieurs syndicats*. Les grilles d’évaluation apparaissent comme complexes et dénuées de sens par rapport aux exigences requises. »
Les syndicats dénoncent un « zapping permanent »
Le syndicat met également en garde contre le risque de fuite des sujets « très similaires entre établissements ». Tout en dénonçant la « disparité des conditions mêmes de passage [des examens, ndlr] d’un établissement à l’autre, induisant de manière inhérente iniquité entre les élèves, voire à l’intérieur d’un même établissement ». Ainsi, au lycée Ferdinand-Buisson à Voiron, les lycéens devront-ils enchaîner cours traditionnels et épreuves anticipées dans une même journée. Et ce deux jours durant.
Alors que les enseignants sont de plus en plus nombreux à se plaindre de programmes scolaires trop lourds, les syndicats dénoncent un « zapping permanent » et la fin du « nécessaire temps long d’apprentissage ».
Patricia Cerinsek
* Snes-FSU, SE-Unsa, CGT Educ’action, Sud éducation, SGEN-CFDT, SNEP-FSU, SNALC, SIES, FAEN, SNCL, UNL et Lycéens au Centre