FOCUS – Damien Berthélémy, candidat Rassemblement national aux municipales de Grenoble, a officiellement lancé sa campagne ce mardi 29 octobre. Une candidature « pour la démocratie, le RN et pour Grenoble » axée sur les thèmes de l’insécurité et de l’assimilation. Avec, à la clé, un discret appel du pied à Alain Carignon s’il faisait la demande d’un ralliement au second tour.
« Il nous paraissait important dans une ville comme Grenoble, jeune et dynamique, avec un profil de gauche, proche de la nature, d’avoir un candidat et de monter une liste plus représentatifs [du contexte] », déclare Alexis Jolly, responsable du Rassemblement national (RN) en Isère.
Ce dernier présentait à la presse, ce mardi 20 octobre, Damien Berthélémy, 48 ans, le candidat choisi par le RN pour porter les couleurs du parti aux élections municipales de Grenoble.
Celui-là même qui pourra incarner, selon l’élu, « un peu plus de dynamisme, de jeunesse dans les idées et pour le renouveau auquel le RN aspire ».
« L’écologie est une chose trop sérieuse pour être confiée à Éric Piolle »
« Ma candidature s’articule autour de trois pôles. Je me présente pour la démocratie, pour le RN et pour Grenoble », commence par expliquer Damien Berthélémy. Pour la démocratie « parce qu’il y a en la matière de vrais problèmes en France ». Notamment avec des médias « qui relaient la doxa du politiquement correct sans prendre de recul », estime le candidat. Ensuite, au titre de son engagement pour le RN, ce dernier n’hésite pas à égratigner Mireille d’Ornano et sa liste citoyenne.
« Bien que je la respecte, elle conduit une liste dissidente […] et a trahi ses électeurs », tacle-t-il. « Ceux-ci ne doivent pas se tromper, c’est une fausse voie pour défendre nos valeurs », avertit Damien Berthélémy.
Quant à Grenoble, le candidat estime que la ville est dans « une situation catastrophique avec une insécurité galopante, la prostitution, les commerces qui ferment, la saleté… ». Sans oublier « une écologie de communication et de symbole ».
L’occasion de paraphraser Georges Clémenceau. « L’écologie est une chose trop sérieuse pour être confiée à Éric Piolle », tacle-t-il. Il y a un lien bien réel entre les problèmes d’insécurité et l’écologie ».
Deux axes de campagne : l’insécurité et l’assimilation
Les axes de campagne de Damien Berthélémy ? Sans surprise, essentiellement l’insécurité et l’assimilation pour endiguer les effets d’une « immigration massive ». Deux thèmes sur lesquels « les maires du RN ont montré dans leurs villes qu’il y avait une marge de manœuvre pour les améliorer », affirme le candidat.
Ainsi, propose-t-il, « [d’arrêter] le communautarisme en favorisant les associations qui vont faire de l’assimilation et œuvrer pour la mixité. Et ce autrement que ne le fait la municipalité car il y a plein de choses à faire ».
Reste que dans la configuration de ces élections, son positionnement face à la présence d’Alain Carignon pose question à Damien Berthélémy. « Sur le dossier des transports et des commerces nous sommes très proches de lui, reconnaît-il, même si sur l’insécurité nous commençons à nous en éloigner ».
Ce qu’il lui reproche ? Non pas « d’être un ex-taulard » mais un « politicien à l’ancienne qui se sert du communautarisme pour trouver des électeurs », regrette-t-il.
Pour autant Damien Berthélémy ne ferme pas la porte. « Dans le contexte “tout sauf Piolle”, nous avons une chance sur 10 000 qu’Alain Carignon nous demande de rejoindre sa liste au second tour. Ce n’est pas quelque chose que l’on rejette par principe », déclare Damien Berthélémy.
« Je n’ai jamais vu plus fascistes que les antifas »
Interrogé sur le déroulement de sa campagne, Damien Berthélémy en a profité pour présenter quelques membres de son équipe. Mis à part Muriel Burgaz, deuxième de liste ; conseillère régionale et déléguée adjointe du RN Isère, des citoyens lambda qui, bien sûr, tous se reconnaissent dans la démarche du candidat.
« Au Rassemblement national, nous ne sommes pas crispés sur la défense d’acquis, nous sommes pour la défense d’un modèle de société pour les générations à venir », argumente Damien Berthélémy.
Une crispation pourtant perceptible lors de l’évocation d’éventuelles réunions publiques. « Nous n’avons pas prévu de réunions publiques pour des raisons de sécurité », explique le candidat.
Une référence à la visite agitée de Louis Aliot venu soutenir la campagne de Marie de Kervéréguin en 2017. « Je n’ai jamais vu plus fascistes que les antifas », appuie-t-il. « Ce n’est pas normal, c’est grave ! En revanche nous organiserons des réunions entre sympathisants », précise-t-il acceptant toutefois l’idée de débats contradictoires.
La suite envisagée ? « Tout d’abord faire un travail de fond pour d’une part constituer la liste et aussi être à l’écoute des attentes des Grenoblois », conclut Muriel Burgaz.
Joël Kermabon
Un parcours en dents de scie pour le prétendant RN à la mairie de Grenoble
Damien Berthélémy, qui vit actuellement à Saint-Hilaire-du-Touvet mais compte revenir à Grenoble pour les élections a vécu plusieurs années dans le quartier de la Capuche. « Je sais ce que c’est que d’habiter dans ce genre d’endroit », se targue-t-il.
Son parcours ? Après Maths sup – maths spé, il intègre une école d’ingénieurs, puis change complètement d’orientation. « Si j’y étais resté, je voterai actuellement pour Macron », commente Damien Berthélémy.
Ensuite c’est l’IUFM et des postes de professeur de mathématiques-physique et d’instituteur. L’enseignant est licencié de l’école professionnelle de Varces par l’Éducation nationale en 2015. Officiellement pour “insuffisance professionnelle”.
Ce qu’il réfute, arguant que c’est à cause de son engagement politique au Front national lors des élections départementales.
De la gauche au Rassemblement national
Actuellement le candidat, sans emploi, « se consacre entièrement à la campagne électorale », précise-t-il. Son parcours politique ? Au départ Damien Berthélémy votait à gauche. Puis, déçu de voir cette même gauche s’écarter de ses fondamentaux, il adhère au FN en 2011.
Par ailleurs, le candidat était, en 2016, l’un des fondateurs de l’antenne iséroise du collectif Racine censé alors « permettre la poursuite de la progression du Front national dans l’électorat enseignant ».
Outre sa participation aux départementales de 2015, c’est la quatrième fois que Damien Berthélémy présente sa candidature aux suffrages des électeurs.