REPORTAGE VIDÉO - Des membres d'Extinction rébellion Isère et du collectif Alternatives A480 ont bloqué la circulation sur l'A480 durant une vingtaine de minutes ce samedi 28 septembre. Une action non violente spectaculaire pour protester contre le « scandale » de l’élargissement des voies, dont les travaux ont commencé mais pour lequel les recours judiciaires ne sont pas épuisés.
Une trentaine de militants 'Extinction rébellion à vélo pénètrent sur l'une des voies de l'A480. © Joël Kermabon - Place Gre'net
Un embouteillage provoqué par des cyclistes ? Voilà qui, à première vue, peut paraître insolite. C'est pourtant ce qui s'est passé ce samedi 28 septembre sur le coup de 16 heures à la hauteur du pont de Catane à Grenoble.
Une trentaine d'activistes d'Extinction rébellion Isère et de membres du collectif Alternatives A 480 sont descendus à vélo sur une des voies de l'A480. Ils ont ainsi bloqué la circulation durant une vingtaine de minutes au cours d'une opération non violente intitulée « Freinons, ça urge ! »
Leur objectif ? « Mettre réellement dans le débat public le projet d'élargissement de l'A480 tel qu'envisagé à ce jour », expliquent-ils. Ces derniers dénoncent ainsi « un scandale aux conséquences désastreuses », alors même que les travaux ont déjà commencé et que des recours judiciaires sont en cours.
Une action impromptue de « désobéissance civile »
« Il y a eu des décisions lourdes prises par des élus, contrairement à leurs engagements antérieurs sur le projet », explique Antonio Stradivarius (un pseudo). Notamment les engagements climatiques pris par la France lors de la Cop 21. « Il me semble que ce projet-là est contradictoire avec les urgences bioclimatiques du moment », poursuit-il.
Cette action non violente impromptue de « désobéissance civile » a pu se dérouler dans le calme. Enfin… presque. En effet, quelques automobilistes pressés n'ont pas manqué de manifester leur énervement, voire une certaine colère, lors de vifs échanges verbaux avec les militants. Retour sur quelques-unes des séquences qui ont émaillé ce blocage spectaculaire autant que ponctuel.
« Cela ne se fera pas d'un claquement de doigts »
Quelles sont les revendications d'Extinction rébellion ? Tout d'abord que « la vérité soit dite ». À savoir ? « Ce projet ne fait pas que repousser le problème, il l'empire et est donc irresponsable. Nos sociétés doivent décourager l'usage de la voiture individuelle et adopter des solutions de mobilités alternatives », martèlent les activistes.
Comment atteindre la neutralité carbone en 2025 ? En amorçant immédiatement une descente énergétique et l'abandon des combustibles fossiles, expliquent-ils. Pour autant, « cela ne se fera pas d'un claquement de doigts, mais par des mesures contraignantes, doublées de mesures incitatives. Le tout dans un souci de justice sociale exemplaire. »
Une action commune menée par Extinction rébellion Isère et le collectif Alternatives A480. © Joël Kermabon - Place Gre'net
Mais là ne s'arrêtent pas les griefs des militants. « Ce projet augmente encore la surface artificialisée et porte atteinte à la biodiversité », soulignent-ils. Dénonçant « l'imposture des mesures compensatoires », les activistes déclarent se battre pour une démarche de « restauration écologique à la mesure des dégâts causés ».
Pour Extinction rébellion, tout cela ne sera possible qu'à une seule condition.
Celle « d'un véritable contrôle citoyen et démocratique ». En l'occurrence ? « Nous voulons que le pouvoir soit rendu aux citoyens. Au niveau local et régional, une démocratie plus vigoureuse et inclusive doit être mise en place. Nous dénonçons ce projet imposé par un accord secret », concluent-ils.
Joël Kermabon