FIL INFO – Il était porté disparu depuis le 31 juillet dernier. Et comme on pouvait le craindre, le corps retrouvé le 4 septembre dernier dans un champ près de Bourgoin-Jallieu est bel et bien celui du journaliste franco-algérien Khaled Melhaa. L’homme de 64 ans résidait à Chozeau et souffrait d’un début d’Alzheimer.
Il était une figure dans le milieu journalistique. Porté disparu pendant de longues semaines, le journaliste franco-algérien Khaled Melhaa a finalement été retrouvé et identifié.
Un garde chasse avait en effet découvert un corps, il y a une dizaine de jours, dans un champ en jachère sur la commune de Villemoirieu, à une vingtaine de kilomètres de Bourgoin-Jallieu.
Dietlind Baudoin, procureur de la République de Bourgoin-Jallieu, a ainsi annoncé que les analyses avaient confirmé, malgré un « ADN dégradé », qu’il s’agissait bien de Khaled Melhaa.
Le parquet a en tout cas d’ores et déjà conclu à une mort accidentelle. Car, même si « l’enquête [confiée à la gendarmerie de Crémieu, ndlr] va continuer pour déterminer les circonstances exactes de la mort […], l’intervention d’un tiers est quasiment refermée », a affirmé le procureur.
Figure médiatique
Khaled Melhaa fut un journaliste précurseur. D’abord pour le journal Le Monde, à la fin des années 70. Il était l’un des membres fondateurs de Radio Beur (aujourd’hui Beur FM) et fut aussi le premier correspondant du quotidien algérien El Watan à Paris. Le journaliste franco-algérien a aussi réalisé plusieurs documentaires pour les chaînes Arte et Canal +.
Comme l’explique sur son blog l’historien Benjamin Stora, ami de longue date de la victime, Khaled Melhaa était un homme de convictions. « Ensemble, tout au long des années 80, nous avons combattu le racisme et pour l’égalité des droits, en participant aux différentes marches organisées par des jeunes issus de l’immigration maghrébine. » La fameuse « Marche des Beurs ».
Autre fait marquant de la carrière de Khaled Melhaa, « la révélation de l’affaire “Malik Oussekine”, ce jeune tué à Paris lors des manifestations étudiantes de 1986 ». Benjamin Stora rappelle qu’il avait « constitué avec le frère de Malik, un comité pour la justice et la vérité dans cette affaire ».
Thomas Courtade