FOCUS – Au cœur de l’été, la Ville de Grenoble présente sa crèche de garde : La Chrysalide. À proximité de la Caserne de Bonne, celle-ci accueille les enfants provenant pour la plupart d’autres structures municipales fermées durant la période estivale. L’occasion pour la première adjointe Élisa Martin de rappeler son attachement au service public d’accueil de la petite enfance.
« Le pays ne reconnaît pas suffisamment le service public d’accueil de la petite enfance. Cela reste globalement une question de bonne femme : “Vous faites des gosses, débrouillez-vous pour les accueillir !” » Ainsi s’est exprimée Élisa Martin à l’occasion de la visite de la seule crèche grenobloise ouverte durant le mois d’août : La Chrysalide, située rue Henri-Ding, à proximité de la Caserne de Bonne.
Pour la première adjointe de Grenoble en charge (entre autres) de la Petite enfance, le message est clair : le gouvernement ne reconnaît pas suffisamment la crèche en tant que service public. Les financements accordés par l’État pour soutenir les communes passent essentiellement par la Caf et ne permettent pas d’assurer un accueil « forcément coûteux », insiste-t-elle.
Critères sociaux et mixité dans les crèches de Grenoble
La question est particulièrement sensible aux yeux de la première adjointe : « Philosophiquement et politiquement, la Ville n’envisage pas seulement l’accueil des petits enfants comme un strict mode de garde pour les familles : il y a aussi cette idée de dire que c’est le premier temps éducatif et collectif, le premier temps de socialisation qui va préparer l’école… et la vie tout court ! »
C’est la raison pour laquelle Élisa Martin tempère elle-même les critères sociaux qui peuvent prioriser l’accès à une place en crèche. « On a un peu relativisé ce critère sur les secteurs les plus populaires pour susciter de la mixité », explique-t-elle. Quand bien même, outre la place de chacun dans la liste d’attente, le critère social reste déterminant. De même qu’une situation de handicap chez l’enfant ou les parents.
Cette sélection ne concerne toutefois pas les places en crèche de garde. La Chrysalide couvre en effet les demandes, en accueillant une cinquantaine d’enfants à différents moments de la journée. Soit, au total, environ 80 par semaine. Le nombre de demandes initiales se situait entre 100 et 110 demandes, mais comptait aussi « des demandes de sécurité » menant à des désistements, explique la directrice de La Chrysalide Aude Marxgut.
La continuité du service public via la crèche de garde
Maintenir une crèche ouverte entre le 26 juillet et le 26 août sur Grenoble n’est pas chose aisée et demande une certaine organisation. Ainsi, les personnels de l’ensemble des crèches de la commune sont conviés à venir travailler dans un local qu’ils ne connaissent pas… mais auprès d’enfants qu’ils connaissent.
« Quand les enfants arrivent ici, on essaye dans la mesure du possible de faire en sorte qu’il y ait un agent de leur structure d’origine. Ce qui leur permet d’avoir un point de repère », explique encore Aude Marxgut. Les petits sont par ailleurs dirigés dans différentes « unités » qui coïncident avec les noms des crèches où ils ont leurs habitudes.
Pour Élisa Martin, le maintien d’une crèche de garde en août est essentiel : « Il y a des familles qui travaillent pendant l’été, d’autres qui viennent de trouver du travail et qui veulent que leurs enfants soient accueillis dans les meilleures conditions. Nous avons voulu montrer cette capacité à assurer la continuité de l’accueil du service public. »