EN BREF — Grenoble célèbre les 75 ans de sa libération le jeudi 22 août. Trois quarts de siècle plus tôt, dans la nuit du 21 au 22 août, les troupes allemandes menées par le général Karl Pflaum abandonnaient la ville de Grenoble qu’elles occupaient depuis septembre 1943. Une fuite face à l’avancée rapide des troupes alliées, et un soulagement pour la population après une occupation marquée par le massacre de résistants grenoblois.
Ville d’Histoire et de mémoire, Grenoble s’apprête à célébrer le 75e anniversaire de sa libération le jeudi 22 août. Trois quarts de siècle plus tôt, c’est en effet durant la nuit du lundi 21 au mardi 22 août 1944 que les troupes allemandes, présentes depuis septembre 1943, ont quitté la capitale des Alpes dans la précipitation. Un ordre d’évacuation délivré par le général Karl Pflaum, informé de l’arrivée imminente des troupes alliées.
La libération de Grenoble se déroule dans un contexte de débandade généralisée des forces allemandes en Europe. Au mois de juin 1944, le débarquement de Normandie et le lancement en Russie de l’opération Bagration leur portent des coups fatals, y compris au moral. Le 15 août 1944, le débarquement de Provence permet pour sa part de libérer cette partie sud, ainsi que Toulon, Marseille, Montélimar… et donc Grenoble, avec plus de 80 jours d’avance sur le déroulé prévu !
Le 22 août 1944, les Grenoblois découvrent leur ville débarrassée de ses occupants. Les maquisards sont les premiers sur place dès le matin, tandis que le troisième bataillon du 143e régiment d’infanterie de l’armée américaine, dirigée par le colonel Paul Adams, fait son apparition en milieu de journée. Comme dans chaque ville libérée, une foule en liesse envahit les rues, tandis que les cloches des églises résonnent aux quatre coins de la commune.
Dévoilement d’une plaque en hommage aux Martyrs de la Résistance
Quel programme pour la journée du 22 août 2019 ? Dès 10 heures du matin aura lieu le dévoilement d’une plaque « en hommage aux Martyrs des charniers du Polygone », place de la Résistance, avenue des Martyrs. Peu après la libération de la Ville, 48 cadavres furent en effet retrouvés près du site, victimes de la « Saint-Barthélémy grenobloise ». Une cérémonie en musique, avec la chorale Clap Yo’hands et la fanfare des Écoles militaires de Draguignan.
À 11 h 30, c’est dans les locaux de l’Hôtel de Ville que se déroule une réception, avec « mise à l’honneur des anciens résistants ». L’occasion de découvrir une exposition de photographies inédites de la Libération de Grenoble, ainsi que le film Ils se souviennent du 22 août 1944. Un documentaire inédit réalisé par Jean-Paul Blanc, président de l’Adif-FDNIR 38 (Fédération nationale des internés et déportés de la Résistance).
Cérémonie et concert pour fêter la libération au Jardin de Ville
À 17 heures, nouvelle cérémonie devant les plaques du Colonel Johnson et du 1er bataillon de choc, sur le parvis des Droits de l’Homme, au Jardin de Ville.
Le colonel Johnson ? L’officier de l’armée américaine, Philip de son prénom, contra une tentative allemande de reprise de la ville depuis Gières et Domène, deux jours après sa libération. Avec l’appui de maquisards, des centaines de soldats allemands furent faits prisonniers.
Quant au bataillon de choc, l’unité d’élite fut parmi les premières à pénétrer dans Grenoble, après de violents combats sur Pont-de-Claix.
Dans le cadre de cette cérémonie et de cette journée de commémoration, une exposition de véhicules militaires d’époque sera également visible dans l’enceinte du Jardin de Ville. Dont le kiosque accueillera enfin, pour conclure le programme, un (nouveau) concert de la fanfare des Écoles militaires de Draguignan à partir de 18 heures.
Florent Mathieu
UN « SPECTACLE DÉAMBULATOIRE » AU MUSÉE DE LA RÉSISTANCE
C’est une évidence : le Musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère célèbre, lui aussi, le 75e anniversaire de la libération de Grenoble. Au programme ? Trois représentations d’un « spectacle théâtral déambulatoire » baptisé Le Café de la Passerelle.
Une création originale de la compagnie Acour, présentée le samedi 24 août à 16 heures, et le dimanche 25 août à 14 heures et 17 heures.
Argument du spectacle ? « Depuis que les Allemands ont abandonné Grenoble dans la nuit du 21 au 22 août 1944, c’est l’effervescence dans le café. Un vent de liberté souffle dans chaque rue, à chaque fenêtre… Devant une foule enthousiaste et joyeuse, les drapeaux fleurissent. L’Isère est enfin libérée ! Tout est fini ou tout commence ? »
L’occasion pour les spectateurs de vivre (et peut-être revivre) l’ambiance des premières heures de la libération de Grenoble, en parcourant les salles du Musée jusqu’à sa cour.
Entrée libre sous réserve des places disponibles. Annulation en cas de pluie.