EN BREF – Depuis le 1er juillet, résidents et visiteurs du Chuga d’Échirolles peuvent profiter d’un jardin thérapeutique aménagé dans l’idée de « prendre soin autrement ». Financé grâce au Fonds de dotation de l’hôpital, cet écrin de verdure va permettre au personnel soignant de proposer de nouvelles activités rééducatives… en plein air.
« Prendre soin autrement » voilà l’idée qui se cache derrière le projet de jardin thérapeutique du Chuga, inauguré le 1er juillet dernier.
Pensé en grande partie pour la rééducation, ce nouvel écrin de verdure entend aussi participer à la stimulation et au bien-être des patients afin d’agir en complément des dispositifs médicamenteux.
Un projet d’un coût de 25 000 euros, financé grâce à un don personnel de Patrick Mérigot – président de la fondation Mérigot –, mécène du Fonds de dotation de l’hôpital (cf. encadré).
De nouvelles activités de rééducation… en plein air
L’Institut de rééducation du Chuga accueille chaque jour plus de 200 patients tout juste opérés ou sortis d’un épisode médical aigu type AVC. Le nouveau jardin thérapeutique devrait permettre au personnel soignant de proposer de nouveaux exercices de rééducation en extérieur. Entre autres, du jardinage pour les patients qui souffrent du dos ou des balades en plein air pour habituer les personnes amputées à leur nouvelle prothèse.
Un moyen de « prendre du plaisir et reprendre confiance en soi », confie Catherine Sgambato, Responsable Mécénat. En effet, le jardin a vraiment été conçu à des fins thérapeutiques. Les tables potagères pensées par des ergothérapeutes et disposées en hauteur et au sol visent à faciliter et diversifier les mouvements des patients, tandis que les bacs de jardinage adaptés aux fauteuils roulants permettent également aux personnes à mobilité réduite de jardiner.
Un lieu intergénérationnel
Bien qu’il recèle une finalité curative, le nouveau jardin de l’Hôpital sud est également un lieu convivial de rencontres et de promenades. Outre les patients du centre de rééducation, il est aussi ouvert aux visiteurs, aux résidents du centre de gérontologie et aux enfants de la crèche de l’hôpital. En somme, un lieu intergénérationnel qui va (enfin) permettre aux visiteurs et résidents de sortir prendre l’air en dehors des couloirs.
« Tous les patients avaient le sourire aux lèvres », raconte madame Sgambato, quelques jours après l’inauguration du jardin. « On y est bien, apaisé. L’existant a été intégré dans le paysage, c’est très harmonieux », se réjouit-elle.
Nina Soudre
UN FONDS DE DOTATION CONSACRÉ À DES PROJETS « HORS-CHAMP »
Le fonds de dotation a financé plusieurs projets depuis sa création, en septembre 2017. Un fond dont « les projets ont tous une vocation thérapeutique mais ils sont toujours hors champ, consacrés au bien être, à l’accompagnement », précise la responsable du mécénat.
Par exemple, le centre de gérontologie dispose depuis quelque temps d’un « espace snoezelen ». Un espace de détente et d’évasion imaginé suivant une méthode des pays nordiques.
Consacré principalement aux patients atteints de la maladie d’Alzheimer, il « permet aux résidents déconnectés de la réalité de se reconnecter pendant une petite heure (…) Certains qui ne parlaient plus se remettent à parler. D’autres, très agressifs, s’endorment », explique Catherine Sgambato. Pour les familles, c’est un moyen de « renouer le contact », parfois perdu depuis plusieurs années.
Dans le service pédiatrie, le fonds a aussi financé un « faux IRM ». L’objectif de cette radio factice ? Simuler et « dédramatiser l’examen » pour les enfants qui peuvent ainsi passer dans la machine sans stress… et sans gigoter. Et même décrocher un diplôme de réussite à la fin ! « Le résultat c’est que les professionnels soignants n’ont plus besoin de recourir à la sédation », se félicite Catherine Sgambato.
En somme, « des petits projets qui ont un impact très positif sur le moral des patients et du personnel soignant », explique la responsable du mécénat.
Quatre priorités pour le fonds
En créant le fonds de dotations, mécènes, responsables de l’hôpital et personnel soignant en ont défini les priorités. Comme le Chuga est le premier “traumacenter” de France, place est faite à la traumatologie.
Le fonds se consacre également au cancer et aux maladies chroniques, à la pédiatrie et l’accompagnement de la naissance. Et à un domaine de compétence inhabituel, « prendre soin autrement », priorité à l’origine du jardin thérapeutique.
Un domaine parfois incompris ou jugé secondaire mais qui peut transformer l’expérience d’un patient et de sa famille au sein de l’hôpital. Les projets tournent en effet autour de l’amélioration du confort des visiteurs. Par exemple, en mettant à leur disposition des chargeurs de téléphone. Un petit plus qui paraît anodin mais peut largement diminuer l’état de stress des personnes qui chercheraient à se joindre.