REPORTAGE VIDÉO – Familiariser les enfants avec le passage à l’IRM, telle est la fonction de l’IRM de jeu inauguré ce mercredi 28 février à l’hôpital couple enfant du CHU de Grenoble. Ce nouvel appareil ludique permet en effet de simuler les différentes phases de l’examen médical, souvent anxiogène pour les petits patients. L’objectif poursuivi ? Atteindre par le jeu une coopération optimale de l’enfant afin d’éviter le recours à la sédation ou à l’anesthésie.
L’examen d’imagerie par résonance magnétique (IRM) dont la durée peut s’étendre d’une vingtaine de minutes à plus d’une demi-heure est un examen très anxiogène pour les jeunes patients qui doivent le passer.
Débordants de vie, les bambins ont souvent du mal à rester immobiles autant de temps – condition sine qua non du succès de l’opération – dans un appareil très bruyant et quelque peu angoissant. Pour pallier cet état de fait, le pôle couple enfant du CHU Grenoble Alpes (Chuga) vient de se doter, après une phase d’expérimentation, d’un IRM de jeu, simulateur inauguré ce mercredi 28 février permettant de familiariser les enfants avec l’IRM.
L’objectif ? Obtenir de leur part une coopération pleine et entière pour éviter à l’équipe médicale de recourir à la sédation ou à l’anesthésie générale. Le fonctionnement de cet appareil ludique en forme de fusée sera assuré par les bénévoles des Blouses roses de Grenoble, en lien avec les professionnels du service d’imagerie pédiatrique dirigés par le Dr Chantal Durand.
Un accompagnement rassurant pour « faire la statue »
Dans la salle d’attente du service d’imagerie pédiatrique, Élisa n’en mène pas large. Suite à deux crises d’épilepsie cet hiver, la fillette a déjà passé deux encéphalogrammes et une IRM. C’est tout de même de bonne grâce qu’elle va se prêter au jeu et « faire la statue » tout au long de cette simulation d’IRM, rassérénée par la présence rassurante de Hervé Gigon, le président du comité Blouses roses de Grenoble. Retour en images.
Reportage Joël Kermabon
« Les parents sont souvent aussi stressés que leurs enfants »
L’IRM de jeu est une initiative de l’association des Blouses roses, qui rassemble à Grenoble 70 bénévoles intervenant dans huit services de l’hôpital couple enfant auprès de 14 000 enfants par an. Outre les dons des Blouses roses, ceux de plusieurs autres associations (voir encadré) ont financé ce projet médical repéré par l’association à l’hôpital femme-mère-enfant de Lyon. Le CHU de Grenoble est ainsi le 16e établissement en France à disposer de ce simulateur.
Quid de son efficacité ? « Là nous avons trop peu de recul. Cet appareil est en fonctionnement depuis le 22 janvier et nous n’avons passé qu’une quinzaine d’enfants dans ce simulateur d’IRM », explique Hervé Gigon. Ce n’est donc qu’un début avant d’atteindre une vitesse de croisière, estime le président.
« La proposition de cette simulation aux parents va se faire tous les lundis et mercredis matin. Il y aura des Blouses roses bénévoles qui assureront la préparation des enfants à cet examen », annonce Hervé Gigon. Rassurer les enfants, mais pas seulement. Car les parents sont souvent aussi stressés que leur progéniture. « L’IRM est un saut dans l’inconnu. Parfois, les parents ont aussi des craintes quant au résultat de l’examen. Si déjà il se passe bien, cela permet de contribuer à diminuer leur anxiété ».
Joël Kermabon
UN PROJET PORTÉ PAR LE MÉCÉNAT
Le projet d’IRM de jeu est le fruit d’un mécénat efficace. Aux dons des Blouses roses se sont ajoutés ceux de l’Agdermi et du Lion’s club Porte de France, de la chorale Mélusine, de la société Mavilla, de l’association Flo vs maladie ainsi que ceux de quatre clubs Rotary de Grenoble et de la fondation Rotary. Le tout soutenu par le Fonds de dotation du CHU Grenoble-Alpes.
« Je voudrais remercier tous les mécènes qui ont porté ce projet et permis son aboutissement », déclare le Dr Chantal Durand. « Nous leur témoignerons l’efficacité de cette technique, fin 2018, pour leur prouver que leur contribution a été efficace et que nous avons diminué le nombre de sédations », affirme, confiante, la chef du service d’imagerie pédiatrique du CHU.