FIL INFO – Après avoir reçu le retour de l’enquête préliminaire ouverte en avril dernier, le procureur de la République de Grenoble vient d’annoncer l’ouverture d’une information judiciaire dans l’affaire du chirurgien orthopédique grenoblois. Ce dernier est soupçonné de plusieurs fautes médicales, lors de plus d’une cinquantaine d’opérations.
Ce mardi 18 juin au soir, le procureur de la République de Grenoble Eric Vaillant a annoncé avoir reçu le retour de l’enquête préliminaire de police qui avait été ouverte pour « escroquerie » et « non-assistance à personne en danger ».
Le Parquet a, par ailleurs, ouvert une information judiciaire à l’encontre du Docteur Hervé Vouaillat pour « blessures involontaires ayant entraîné une ITT [interruption temporaire de travail, ndlr] supérieure à trois mois à l’encontre de 27 plaignants ». Ce dossier est donc désormais dans les mains d’un juge d’instruction.
Interdiction d’exercer pendant trois ans
Le Docteur Hervé Vouaillat a notamment officié au CHU Grenoble Alpes jusqu’en 2009 (avant les faits présumés), puis à la clinique des Cèdres d’Échirolles. Ce chirurgien orthopédique est accusé par de nombreux plaignants d’avoir pratiqué des opérations injustifiées.
S’en sont suivies, selon les patients, de nombreuses incapacités temporaires de travail, des mobilités fortement réduites et même une amputation. Des faits graves avérés même si la responsabilité du médecin n’a pas, à ce jour, été établi par la justice.
Ces alertes de patients ont conduit à une enquête de la Caisse primaire d’assurance maladie de l’Isère, en décembre 2016. Suite à quoi le chirurgien a été convoqué devant le conseil régional de l’Ordre des médecins, puis devant le conseil national pour avoir opéré 54 patients « sans justification médicale » entre 2013 et 2014.
Le Conseil national a finalement prononcé à son encontre, le 11 avril dernier, une interdiction d’exercer pendant trois ans, dont 18 mois avec sursis pour des opérations abusives et un manquement d’information des patients.
Des « erreurs administratives » selon l’avocat de l’accusé
Plusieurs patients ont, de leur côté, déposé plainte pour « non-suivi post-opératoire », « erreur chirurgicale » ou encore « homicide involontaire ». Pour les plaignants, aucun doute, le chirurgien orthopédique a, au minimum, abusé de leur confiance en les persuadant de se faire opérer du dos, sans qu’ils aient été suffisamment informés.
Maître Boulloud, l’avocat de l’accusé évoque, pour sa part, des « erreurs administratives » et non médicales. Après la médiatisation de nombreuses accusations, il a déposé plainte pour « diffamation » et « dénonciation calomnieuse » à l’encontre de plusieurs patients et journaux de la région.
NS