FOCUS – La station fantôme de La Chaud sur la commune de Saint-Honoré 1 500, en Matheysine, s’apprête à sortir d’un long sommeil, le 1er juin prochain. Les compagnies de danse Épiderme de Nicolas Hubert et Ke Kosa de Giulia Arduca la feront revivre, le temps d’un après-midi, grâce au mini-festival “La Chaud vive !”. Au programme : trois performances chorégraphiques de 16 heures à 22 heures, dans ce lieu où la nature a repris ses droits.
Il fera chaud, ce 1er juin, à La Chaud, sur les hauteurs du plateau de la Matheysine. Les pas de danse se mêleront à l’environnement apocalyptique de la station abandonnée sur la commune de Saint-Honoré, dans le cadre de la saison 3 de Paysage>Paysages, l’opération culturelle proposée par le Département de l’Isère.
« La Chaud Vive ! » proposera de 16 heures à 22 heures trois spectacles en extérieur dans cet environnement insolite. Un lieu qui a inspiré, et même « fasciné », Giulia Arduca et Nicolas Hubert, chorégraphes à l’origine du projet. « Les élus locaux ont été étonnés que l’on s’intéresse à autre chose que les friches et les tags », s’amusent-ils.
« L’idée est d’imaginer que pendant quelques heures ce lieu, redevienne un lieu fréquenté, pour, cette fois-ci, des raisons culturelles, et non touristiques, ou sportives », ajoute le chorégraphe Nicolas Hubert. En plus des spectacles, de nombreuses animations sont au programme. Elles mettront en lumière certaines spécialités culinaires locales, ou encore des produits artisanaux. L’association « Les amis du Pain », sera ainsi de la partie, pour restaurer le public présent.
Un lieu unique, pour des spectacles uniques
Les compagnies grenobloises Ke Kosa et Epiderme proposeront ainsi trois spectacles : Toucher pas Touché, 500/Cinquecento, et Transhumance. Des représentations qui ont vocation à se faire dans des espaces tels que ceux existant dans cette station fantôme. « L’espace fait partie intégrante de la performance. Le spectacle, uniquement en espace public, est ainsi différent selon le lieu où on le joue », justifie Nicolas Hubert.
500/Cinquecento, par exemple, une « création contemporaine à tendance chorégraphique » de la compagnie Ke Kosa, gravite autour de trois protagonistes : un homme, une femme, et une Fiat 500. Ils nous embarquent pour un voyage de 500 km, en 500 heures. Pour se jouer cette pièce demande un espace particulier, prêt à accueillir, cette voiture italienne, et ses passagers.
Le terrain de tennis, à entre autres retenu l’attention de Giulia Arduca pour ce spectacle. Mais ils rappellent, que toute la station sera utilisée pour les performances, qui sont au nombres de trois. Les lieux précis, seront communiqués sur place.
Un espace abandonné comme terrain de jeu
La construction de la station à Saint-Honoré a commencé dans les années 70 et s’est arrêtée net en 1993, suite à l’abandon du projet par les promoteurs. Mise aux enchères, en 2004, elle n’a pas trouvé d’acheteur. Elle est depuis laissée à l’abandon. Très vite les graffs, et la flore y ont élus domicile.
« C’est comme si cette station était un boulet de l’histoire qui se traîne, de par le fait que ce soit un échec. Mais nous nous proposons de redonner vie à cet espace » justifie le chorégraphe. Il vient présenter avec sa troupe : Toucher pas Touché. Une pièce avec deux danseurs et un musicien en live.
Une rencontre expérimentale, sur le toucher, et le contact au sens plus large. « On a voulu partir des codes du combat avec un ring, en gardant à l’idée, qu’une performance artistique à des faux airs de combat. Une performance c’est finalement jeter son corps dans la bataille », témoigne Nicolas Hubert. Un spectacle qui n’est pas seulement axé sur le combat, à l’en croire, mais sur une relation tumultueuse, rythmée par des séquences d’amour et de conflit.
Accessibilité facilitée
Au premier abord, ce lieu abandonné pourrait poser question quant à son accessibilité. Mais les organisateurs se montrent rassurants et confirment qu’il est situé à moins d’une heure de Grenoble, et à seulement dix minutes du village de Saint-Honoré. Des places de parking seront du reste aménagées en nombre, pour accueillir les festivaliers.
Pour ce premier, samedi du mois de juin, en plus des spectacles proposés, ce sera aussi l’occasion de découvrir, cette infrastructure peu commune, où la nature à (re)pris ses quartiers…
Mohamed Benmaazouz
Fort soutien des collectivités
La « Chaud Vive », est par ailleurs un projet soutenu par plusieurs collectivités territoriales telles que la communauté de communes Matheysine, le département de l’Isère ou encore la mairie de St Honoré. Cette dernière fournit une aide logistique.