FOCUS – Militants LGBT et élus grenoblois ont inauguré, vendredi 17 mai, le nouveau Centre LGBT de Grenoble. Un local de 150 mètres carrés regroupant pas moins de onze associations d’accueil des personnes, de lutte contre l’homophobie et pour l’égalité des droits. Et la promesse de nouvelles synergies entre les structures.
Moment de fête rue Sergent-Bobillot vendredi 17 mai. À l’occasion de la Journée internationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie, le (tout) nouveau Centre LGBT de Grenoble ouvrait ses portes. Une inauguration très officielle en présence de nombreux élus, à commencer par le maire de Grenoble Éric Piolle et ses adjoints Emmanuel Carroz, Kheira Capdepon, Alain Denoyelle et Emmanuel Carroz, ou encore le conseiller municipal Yann Mongaburu.
Les onze associations (cf. encadré) qui composent le Centre LGBT ont de quoi se réjouir : autrefois regroupées dans un espace de 20 mètres carrés à l’étage du bâtiment propriété de la Ville, elles investissent à présent les 150 mètres carrés de son rez-de-chaussée. Un changement remarquable qui n’empêchait pas de se sentir à l’étroit le soir de l’inauguration. « On veut des locaux plus grands ! », plaisantaient d’ores et déjà des militants serrés comme des sardines.
Développer des synergies nouvelles
Le Centre LGBT n’a pas vocation à accueillir autant de monde à la fois. Mais son nouvel espace va permettre aux associations de pouvoir travailler en même temps, et non en rotation comme autrefois. Plus important encore : l’aménagement des locaux facilite des permanences d’accueil pour les personnes homosexuelles ou transgenres, l’un des cœurs de mission d’associations du centre comme À jeu égal, Rita, SOS Homophobie ou encore Le Refuge.
La proximité entre associations peut aussi créer de nouvelles synergies. « On espère que les liens vont s’intensifier. Un espace comme cela permet d’envisager nos actions différemment, de pouvoir organiser des choses d’envergure ensemble », explique Françoise, membre du conseil d’administration du centre et de l’association Les Voies d’Elles. « C’est une nouvelle vie qui commence dans le centre ! », confirme Maud, membre de Grenoble Fiertés.
Pour le moment, les occupants du centre prennent surtout leurs marques, après avoir intégré les lieux le 17 avril. Les salles se meublent, entre bureaux et espaces d’accueil ou de détente, avec d’ores et déjà une bibliothèque et bientôt, espèrent les militants, une filmothèque. « Notre centre va être encore plus beau dans les mois à venir », promet Françoise, enthousiaste.
Une nouvelle étape pour les associations
Plus grand, plus fonctionnel, ce nouveau Centre LGBT constitue aussi une nouvelle étape dans les combats menés par les associations et celles et ceux qui les portent, ou les ont portés. Comme l’adjoint à l’Égalité des droits et à la Vie associative de Grenoble. Militant de longue date avant d’être élu en 2014 sur la liste Une ville pour tous, Emmanuel Carroz ne cache ni sa fierté, ni son émotion.
« Je suis très content en tant qu’élu de voir que quelque chose auquel j’ai participé il y a vingt ans prend de l’ampleur ! », confie-t-il ainsi. Et s’il explique s’être mis en retrait de ses activités militantes en 2014 « parce que ce n’est pas possible d’avoir deux casquettes », il ne s’en proclame pas moins toujours autant attaché à la défense des droits des personnes LGBT. « Pas de favoritisme, et pas de culpabilité ! », résume l’adjoint.
« Le travail est encore immense car rien n’est jamais acquis : il faut toujours avancer, et nous serons à vos côtés dans les années qui viennent », assure de son côté Éric Piolle. Un soutien pratique, par la mise à disposition du local municipal, mais aussi financier. Le Centre LGBT de Grenoble est ainsi subventionné à hauteur de 2 500 euros par an, somme à laquelle s’ajoutent les subventions versées à certaines associations d’aide et d’accueil des personnes.
Florent Mathieu
Les onze associations du Centre LGBT de Grenoble
L’Association des Parents et futurs parents Gays et Lesbiens (AGPL)
La Chorale Free Sons