FIL INFO – Un salarié de la majorité municipale de Grenoble a été agressé devant chez lui, dans la nuit du vendredi 29 mars au samedi 30 mars, annonce le groupe du Rassemblement citoyen, de la gauche et des écologistes (RCGE). Pour qui le caractère politique de cette agression ne fait aucun doute.
« Dans la nuit de vendredi à samedi, un salarié de la majorité municipale de Grenoble a été la cible d’une violente agression physique devant chez lui », indique le groupe RCGE dans un communiqué de presse, envoyé ce samedi 30 mars en fin d’après-midi et signé de ses « coprésident-es » Alan Confesson et Anne-Sophie Olmos.
Une agression survenue « alors qu’il venait de cadenasser son vélo au pied de l’immeuble où il habite, dans le quartier Chorier/Berriat à Grenoble », précise Le Dauphiné libéré.
La victime, très légèrement blessée, d’après le quotidien, a déposé plainte auprès des services de police, samedi soir, après s’être rendue aux urgences du CHU Grenoble-Alpes. Une enquête aurait alors été ouverte.
Des méthodes jugées « dangereuses » pour le débat public et la démocratie
Le mobile des agresseurs ? Il est sans ambiguïté d’après le groupe RCGE. « Les menaces prononcées à l’encontre d’Eric Piolle par les agresseurs – [« Piolle, c’est fini. Il va morfler!, ndlr] – ne laissent aucun doute quant au caractère politique de cette agression », estime ainsi le groupe. Qui considère cette « agression politique à un an des municipales » comme un acte « honteux et inacceptable ».
« Cette expédition punitive et ce qu’elle augure du climat de la campagne électorale à venir est inacceptable », poursuit le groupe, qui dénonce « ces méthodes extrêmement dangereuses pour le débat public et pour la démocratie ».
Avant de conclure, en guise d’avertissement : « Il est nécessaire que chacun.e prenne ses responsabilités pour assurer un débat public serein et digne de notre République. Nous ne céderons devant aucune menace ni aucune intimidation. »
Une allusion sans doute aussi aux menaces reçues le lundi 18 mars par voie postale par Emmanuel Carroz, adjoint de Grenoble en charge de l’Égalité des droits et de la Vie associative.
Une « expédition punitive, qui vise à semer douleur et peur » ?
Le maire de Grenoble Eric Piolle a de son côté réagi en envoyant au même moment un tweet qui a immédiatement suscité beaucoup de réactions de soutien.
Un membre de mon équipe a été violemment agressé hier soir par plusieurs individus, devant son domicile familial, au son de « PIOLLE VA MORFLER ». Je dénonce avec force cette expédition punitive, qui vise à semer douleur et peur. La violence est l’arme des lâches. Plainte déposée.
— Éric Piolle (@EricPiolle) 30 mars 2019
Éric Piolle, alors candidat écologiste arrivé en tête du premier tour des municipales à Grenoble, avait lui-même été frappé alors qu’il circulait à vélo, fin mars 2014, soit cinq ans quasiment jour pour jour avant cette agression d’un de ses collaborateurs.
Le passager d’une camionnette lui avait assené un coup de pied et l’avait fait chuter sans le blesser, comme avait pu en témoigner un passant qui avait assisté à la scène. Suite à quoi Eric Piolle avait déposé plainte au commissariat. Une agression qui avait déjà fait vivement réagir la classe politique dans l’entre-deux-tours.
MB