REPORTAGE VIDÉO - Plus de 400 personnes ont manifesté contre les expulsions et pour le droit au logement lors de l'acte XX des gilets jaunes, ce samedi 30 mars à Grenoble. Parti de la tour Perret, le cortège a rallié le quartier de l’Arlequin en passant par l’Abbaye, Léon Jouhaux, Malherbe et Teisseire. Les manifestants ont ainsi dénoncé les loyers trop chers, les logements vacants, les démolitions de logements sociaux et l’absence d’arrêté anti-expulsion.
Plus de 400 personnes ont défilé dans les quartiers de l'Abbaye, Léon Jouhaux, Malherbe, Teisseire.et enfin de l'Arlequin ce samedi 30 mars pour l'acte XX des gilets jaunes. Pourquoi avoir emprunté un trajet traversant ces quartiers plutôt que l'habituelle déambulation dans le centre-ville de Grenoble ?
Parce qu'on y retrouve, explique l'association Droit au logement (Dal 38), « la plupart des gens menacés d'expulsion et dans une situation de précarité ». En cause ? La fin de la trêve hivernale et, avec elle, la reprise des expulsions locatives à partir de ce lundi 1er avril.
Les gilets jaunes, le Dal et plus d'une vingtaine d'associations ont ainsi protesté contre les expulsions et les coupures et pour le droit au logement. Mais pas seulement. Au nombre des slogans, ceux dénonçant notamment les loyers trop chers pour des revenus trop bas, les logements vacants, les démolitions de logements sociaux et l’absence d’arrêté anti-expulsion.
« On ne comprend plus ce que vous faites ! »
En tête de cortège, il n'était plus question du Ric, de la démission d'Emmanuel Macron ou des habituelles revendications caractérisant les rassemblements de gilets jaunes. C'est le Dal qui lançait régulièrement les slogans derrière – autre nouveauté – une voiture sono.
Dans la petite foule, seule une centaine de manifestants arborait un gilet jaune. Ce qui peut prêter à confusion pour un décompte objectif puisque le jaune est également la couleur des gilets portés par le Dal. Et ce « depuis plus longtemps que les gilets jaunes », souligne malicieusement une militante.
Autre observation, l'absence remarquée des figures qui ont animé les cortèges des gilets jaunes au fil des vingt dernières semaines. Pas plus que n'étaient présents bien d'autres fidèles des marches du samedi. Faut-il y voir le signe d'une certaine érosion de la motivation fluo ? Toujours est-il que la grogne est manifeste sur la page Facebook du mouvement grenoblois.
« On dirait que les gilets jaunes de Grenoble cherchent à se raccrocher à n'importe quel mouvement pour peut (sic) qu'il manifeste. Au total, on ne comprend plus ce que vous faites ni pourquoi vous êtes dans la rue. Il faut revenir aux fondamentaux », résume un gilet jaune.
Être présents « devant tout logement ou foyer où des personnes sont menacées »
Ce sont les rythmes brésiliens des jeunes percussionnistes de la Batukavi qui ont accueilli les manifestants, une fois le cortège parvenu dans le quartier de l'Arlequin. Là, les participants ont assisté aux prises de parole organisées par des habitants du quartier. Dont l'une pour exiger la mise en place d’un référendum contre les démolitions.
L'occasion pour le Dal 38 d'inviter les manifestants à une nouvelle mobilisation dès ce lundi 1er avril. Il s'agit d'empêcher l'expulsion des 18 personnes hébergées au centre Perce-Neige » pendant l’hiver. Tout autant que de leur demander d'être présents « devant tout autre logement ou foyer où des personnes sont menacées ».
Le Dal signale aussi que d’autres initiatives vont se dérouler pendant tout le mois d’avril en France et en Europe. Retour en images sur cette manifestation qui s'est déroulée dans le calme et sous les généreux rayons d'un soleil printanier.
Joël Kermabon