FIL INFO – Comme chaque année, ce 31 mars marque le terme de la trêve hivernale, avec son lot d’incertitudes pour les personnes mises à la rue. Mercredi, les organisations d’aide et soutien aux étrangers migrants appelaient à se rassembler cours de la libération, à Grenoble.
Les familles mises à l’abri durant l’hiver dans des Algecos situés cours de la libération à Grenoble, dans le cadre de l’hébergement d’urgence, ont été prévenues : elles doivent avoir quitté les lieux le 3 avril au plus tard, du fait de la fin de la trêve hivernale.
Plusieurs organisations dont la Coordination iséroise de solidarité avec les étrangers migrants (Cisem) et le Droit au logement (Dal) appelaient à un rassemblement sur place mercredi 28 mars pour dénoncer l’absence de solution proposée à l’issue de cette période. « Même si, officiellement, la fin de la trêve hivernale ne sera pas brutale mais progressive, il n’empêche que, chaque jour, nous apprenons qu’une famille ou telle ou telle personne – même âgée ou sérieusement malade – est chassée de son hébergement », expliquent de concert la Cisem et le Dal, pour qui cette incertitude quant au devenir des familles est intolérable.
« De nouveau, de plus en plus de personnes – migrantes ou de nationalité française – sont condamnées à la rue. Un véritable scandale dans ce pays dont on nous rappelle régulièrement qu’il est la cinquième puissance du monde ! »
Quatre douches pour quinze familles
La peur de retourner à la rue est grande chez ces personnes “logées” ici depuis décembre dernier, après avoir fait appel au 115. Elles demandent la normalisation de leur situation administrative et un relogement. Et se plaignent, avec leurs soutiens, d’un manque d’informations de la part de la Direction départementale de la cohésion sociale sur la suite des événements.
Une quinzaine de familles vivent actuellement avec leurs enfants dans ces petits Algecos, avec quatre douches communes, cinq toilettes, trois réfrigérateurs et une cuisinière électrique qui sert à la préparation des repas. Un logement qui n’est pas d’un grand confort. Un père de trois enfants raconte ainsi la difficulté d’avoir de l’eau chaude pour doucher ses enfants. En quinze minutes, toute l’eau du chauffe-eau est consommée et il faut alors attendre…
Quant au lavage et au séchage du linge, ils coûtent à chaque fois 15 euros à la laverie automatique, précise un autre père de famille, qui ajoute que le linge n’est malgré tout pas toujours sec.
Les enfants en âge d’être scolarisés le sont toutefois. Ils vont à l’école maternelle et primaire du quartier. « Malgré les conditions, il a de bons résultats » a dit la directrice d’école au père d’un garçon de 9 ans qui rapporte ses propos.
Le plus âgé des mineurs a 16 ans. Sa mère ayant été hospitalisée il y a peu de temps, le jeune garçon, orphelin de père, vit seul. Il poursuit ses études au lycée et aimerait devenir ingénieur électronicien.
Les organisations appellent à un nouveau rassemblement sur place le matin du 3 avril prochain.
VC