REPORTAGE VIDÉO - Près de 800 gilets jaunes – 650 selon la police – ont défilé dans les rues de Grenoble ce samedi 23 mars. Une nouvelle manifestation à l'occasion du rassemblement régional qui devait marquer l'acte XIX du mouvement dans la capitale des Alpes. Bien que modeste, décevante pour beaucoup, cette mobilisation a rassemblé plus de gilets jaunes que celles des dernières semaines. Et ce alors même que le mouvement grenoblois traverse une période de dissensions.
« Nous partîmes cinq cents ; mais par un prompt renfort, nous nous vîmes trois mille en arrivant au port. » Hélas pour eux, la concrétisation sur le pavé grenoblois de la fameuse citation de Corneille n'a pas eu lieu. L'événement régional organisé par les gilets jaunes isérois n'a rassemblé guère plus de 800 personnes ce samedi 23 mars.
Une mobilisation certes plus importante que celles des dernières semaines mais décevante pour beaucoup qui espéraient un véritable sursaut pour l'acte XIX du mouvement fluo.
Des renforts régionaux mais une mobilisation jugée décevante
Les gilets jaunes isérois ont vu leurs rangs sensiblement gonfler grâce à des renforts venus des deux Savoie, de la Drôme et même de Haute-Loire. Mais le compte n'y était pas. « Je me demande ce que vont penser du mouvement isérois ceux qui sont venus de loin avec le petit nombre que nous représentons sur Grenoble », lâche un manifestant, visiblement déçu.
Pour ce dernier comme pour bien d'autres rencontrés dans le cortège, c'est l'incompréhension qui prédomine. « Nous n'avons rien obtenu, rien n'a changé depuis dix-neuf semaines ! Les gens devraient pourtant encore plus se mobiliser en masse ! », déplore un autre gilet jaune. En filigrane, la crainte que le mouvement du 17 novembre ne s'étiole peu à peu avant de sombrer dans l'oubli.
« Pourquoi ne nous rejoignent-ils pas ? »
Pour autant, les plus déterminés, les « vrais gilets jaunes » restent combatifs et croient toujours aux vertus de ces rassemblements hebdomadaires. « Il faut continuer à se montrer. Tous ces gens, peut-être dans le besoin, qui nous regardent depuis leurs fenêtres, c'est pour eux que nous sommes dans la rue ! Pourquoi ne nous rejoignent-ils pas ? », s'étonne un manifestant.
Retour en images sur cette déambulation pacifique, avant que ne surviennent quelques incidents en fin de parcours. Et aussi quelques explications sur les dissensions au sein du mouvement avec la révocation du mandat de porte-parole de Julien Terrier, l'une de ses figures “historiques”.
Joël Kermabon