Le nombre de jours consécutifs où la température ne descend pas de jour comme de nuit en-dessous de 35 °C sera de 46 à Grenoble en 2050.

Cop 21… Cop 24 : en 2050, le nombre de jours de cha­leur extrême sera mul­ti­plié par quinze à Grenoble

Cop 21… Cop 24 : en 2050, le nombre de jours de cha­leur extrême sera mul­ti­plié par quinze à Grenoble

WEB-DOCUMENTAIRE – Épisode 5 – Faute de par­ve­nir à atté­nuer le chan­ge­ment cli­ma­tique, l’Homme n’a d’autre choix que de s’a­dap­ter. En 2050, à Grenoble, il devra notam­ment faire face à des étés de plus en plus chauds. Le nombre de jours consé­cu­tifs où la tem­pé­ra­ture ne des­cen­dra pas, de jour comme de nuit, en-des­sous de 35 °C repré­sen­tera ainsi la moi­tié des étés. Mais ce ne sont pas tant les impacts à court terme qui inquiètent les scien­ti­fiques que ceux à plus long terme…

Dans les Alpes, le réchauffement climatique va deux fois plus vite que dans le reste de la France © Anne Delestrade - CREA Mont-Blanc

Les Alpes se réchauffent. Et l’Homme dans tout ça ? © Anne Delestrade – CREA Mont-Blanc

Dans les Alpes, les gla­ciers fondent, les pics de cha­leur s’in­ten­si­fient et les pré­ci­pi­ta­tions font le grand écart entre épi­sodes de pluie intenses et séche­resses marquées.

Les trente pro­chaines années vont suivre la même ten­dance. Les pro­jec­tions réa­li­sées dans la capi­tale du Dauphiné par le cabi­net Tec, mis­sionné par la Métropole de Grenoble ne sont guère réjouissantes.

Les cani­cules et épi­sodes de cha­leur extrêmes * vont se mul­ti­plier. Le nombre de jours consé­cu­tifs où la tem­pé­ra­ture ne des­cend pas, de jour comme de nuit, en-des­sous de 35 °C devrait pas­ser de trois aujourd’­hui à qua­rante-six en 2050. L’été 2003 devien­drait ainsi la norme, avec des tem­pé­ra­tures qui aug­men­te­raient de 1,4 à 2,7 °C et des pré­ci­pi­ta­tions en baisse de 6 à 10 %.

L’hiver, la hausse du ther­mo­mètre devrait oscil­ler entre 1,5 °C et 3,5 °C, accom­pa­gnée d’une aug­men­ta­tion des pré­ci­pi­ta­tions de 9 à 14 % mais, sur­tout, de chutes de neige en baisse de 50 à 86 %.

Le cadre de vie gre­no­blois devrait être affecté par ces changements

Conséquence à la moi­tié du siècle ? Intensification de la cha­leur en ville, risques d’i­non­da­tion accrus, feux de forêts plus fré­quents, pré­dit l’é­tude. « Le chan­ge­ment cli­ma­tique va induire une aug­men­ta­tion géné­ra­li­sée des tem­pé­ra­tures et des extrêmes ainsi qu’une plus grande varia­bi­lité des pré­ci­pi­ta­tions. Le cadre de vie gre­no­blois, la popu­la­tion ainsi que les res­sources natu­relles devraient être affec­tés sur le long terme par ces changements. »

Etudiants assis dans l'herbe à côté de la Caserne de Bonne de Grenoble. © Elodie Rummelhard - placegrenet.fr

Etudiants assis dans l’herbe à côté de la Caserne de Bonne de Grenoble. © Elodie Rummelhard – pla​ce​gre​net​.fr

D’autant que les efforts enga­gés de 2005 à 2015, s’ils ont atteint leurs objec­tifs, ne sont pas suf­fi­sants. Grenoble fait d’ailleurs par­tie des qua­torze zones mises à l’a­mende par la Commission euro­péenne pour ses dépas­se­ments chro­niques de pol­luants atmosphériques.

La Métropole visait une baisse de 14 % des émis­sions de gaz à effet de serre entre 2005 et 2014 ? Elle a certes été de 23 % mais « la baisse reste encore insuf­fi­sante dans le sec­teur des trans­ports », pointe la Métro. La barre est désor­mais haut pla­cée : la baisse doit atteindre 35 % en 2020 puis 50 % en 2030.

Des efforts insuf­fi­sants dans le trans­port et le chauf­fage au bois

L’objectif de bais­ser de 14 % la consom­ma­tion d’éner­gie a été éga­le­ment atteint mais cette dimi­nu­tion repose essen­tiel­le­ment sur le sec­teur indus­triel. Du côté de la pol­lu­tion issue du tra­fic rou­tier, les objec­tifs sont légè­re­ment dépas­sés : baisse des par­ti­cules fines de 27 % (pour un objec­tif de 24 %) et du dioxyde d’a­zote de 48 % (pour un objec­tif de 47 %). Mais les efforts n’ont pas été suf­fi­sants dans les sec­teurs du trans­port et du chauf­fage au bois.

Même topo du côté de la la pro­duc­tion d’éner­gie renou­ve­lable. Celle-ci atteint 16,3 % – pour un objec­tif de 14 % – mais cette pro­duc­tion repose en grande par­tie sur l’hy­dro­élec­tri­cité et la bio­masse dans les cen­trales de pro­duc­tion des réseaux de cha­leur. « Pour atteindre les objec­tifs 2020 et 2030 (20 % et 30 %), toutes les filières devront être déve­lop­pées, que ce soit bio­masse, le solaire ther­mique et pho­to­vol­taïque, la géo­ther­mie ou le biogaz. »

« Il se peut que l’enchaînement des évé­ne­ments ne soit plus contrôlable ».

Le plus dur reste donc à faire. En atten­dant, faute de pou­voir atté­nuer le chan­ge­ment cli­ma­tique, l’Homme n’a d’autre choix que de s’a­dap­ter. Et d’en­cais­ser. Car les effets à court terme sur la santé humaine ne sont rien par rap­port aux impacts à plus long terme, alerte le pro­fes­seur de phy­sio­lo­gie Jean-François Toussaint.

Ce méde­cin a tra­vaillé sur les impacts sani­taires de la stra­té­gie d’a­dap­ta­tion au chan­ge­ment cli­ma­tique. Un rap­port auquel ont contri­bué dix-huit scien­ti­fiques et dont les conclu­sions sont alar­mantes. « Si les tem­pé­ra­tures de sur­face aug­mentent de 4 à 6 °C d’ici à la fin du siècle, sou­ligne l’é­tude, il se peut que l’enchaînement des évé­ne­ments ne soit plus contrôlable ».

Cliquez sur l’i­mage ci-des­sous pour lan­cer le web-documentaire :

Webdoc Coup de chaud sur les Alpes : au cœur du réchauffement climatique

Patricia Cerinsek

*Article mis à jour le 6 mai 2019 : les

Patricia Cerinsek

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