FOCUS – Les travaux de la nouvelle centrale au bois Biomax vont bon train. Située sur le campus Giant en bordure de l’A480, l’usine de cogénération produira, à partir de mars 2020, de la chaleur et de l’électricité pour les logements du secteur nord de l’agglomération grenobloise. De quoi progresser vers la transition énergétique et valoriser la filière bois régionale.
L’usine de cogénération Biomax qui sort de terre en bordure de l’autoroute A480 et du Drac, sur un ancien site nucléaire du CEA, devrait entrer en fonctionnement en mars 2020.
D’une emprise au sol de 13 142 m2, La centrale au bois produira de la chaleur et de l’électricité à partir d’un générateur de vapeur de 40 MW.
Avec 170 kilomètres de tuyaux, le réseau de chaleur métropolitain est le deuxième de France, après Paris. « Nous sommes convaincus, au-delà de […] la lutte contre le dérèglement climatique, des bénéfices importants de la transition énergétique et écologique en matière d’emploi et de dynamisme économique territorial », a expliqué Christophe Ferrari, président de la Métropole, sur le chantier de la centrale, lundi 18 février 2019. D’où la construction de Biomax.
Avant Biomax, le réseau reposait sur une centrale fioul lourd. La Métro a ainsi décidé de passer à une « centrale bois local ». « Une commune de 10 000 ou 11 000 habitants, c’est 4 000 logements. Avec Biomax, nous pouvons alimenter entre 15 000 et 20 000 logements en chauffage et 10 000 en électricité », fait savoir Christophe Ferrari.
Au service du public et de la transition énergétique
Le chantier de Biomax a débuté en juin 2018. Aujourd’hui, l’avancée des travaux est conforme au planning prévisionnel. La Métro a prévu l’ouverture et la livraison de la centrale pour mars 2020. Cet « outil collectif au service du public et de la transition énergétique », selon le président de la Métropole, constitue le plus gros investissement sur le réseau de chauffage depuis 1992.
Nicolas Giraud, directeur de mission sur le projet Biomax, détaille les bénéfices de la centrale : « C’est une centrale de production de chaleur qui va être alimentée en biomasse. Aujourd’hui, on est à 65 % d’énergie renouvelable sur le réseau de chaleur de l’agglomération. Dès le démarrage de cette usine, nous pourrons atteindre une performance de 75 %».
Cela devrait permettre une économie d’environ 12 000 tonnes de CO2 par an. Puis, l’on atteindrait, dès 2025, un taux de 85 % d’énergies renouvelables et de récupération, avec la substitution du charbon par le bois sur les autres centrales de production.
Une énergie fiable et stable dans le temps
« Cette technologie est particulièrement performante en terme de rejet atmosphérique et d’efficacité énergétique », poursuit Nicolas Giraud. À énergie produite équivalente, la centrale Biomax émettra en effet 70 % de moins d’oxydes d’azote et 30 % de moins de particules fines que l’ancienne centrale au fioul.
Autre avantage de Biomax selon ses promoteurs, la construction de la centrale s’inscrit dans « la lutte contre la précarité énergétique » en garantissant « une énergie fiable et stable dans le temps et non soumise aux aléas de l’évolution du prix du carbone ». Indépendance et écologie obligent, la totalité du bois proviendra d’ailleurs de la région, avec une distance moyenne d’approvisionnement de 62 kilomètres.
Quant aux risques liés à une éventuelle inondation, Nicolas Giraud ne se montre pas inquiet : « Nous sommes en zone inondable. Mais pour obtenir le permis de construire, nous avons dû prouver que Biomax était à la fois résistant par rapport à ce risque, mais surtout résilient. »
« Il doit être en capacité de redémarrer dans les plus brefs délais, de façon à ce que le service public de distribution de l’énergie soit assuré. Pour ce faire, nous avons prévu de positionner tous les équipements critiques à une hauteur supérieure au niveau qu’atteindrait l’eau dans l’hypothèse de ce sinistre. »