FIL INFO – Le groupe politique d’opposition « SMH Demain » de la commune de Saint-Martin-d’Hères est au bord de l’implosion. Deux de ses membres demandent l’éviction de leur colistier Jean-Charles Colas-Roy, par ailleurs député LREM de la 2e circonscription de l’Isère. Le problème ? Celui-ci vient d’approuver la loi « anticasseurs ».
Ça chauffe au sein du groupe d’opposition municipale SMH Demain. Abdelaziz Guesmi et Abdallah Shaiek, tous deux membres du groupe politique au sein du conseil municipal de Saint-Martin‑d’Hères, demandent à Jean-Charles Colas-Roy de quitter ses rangs. Pourquoi cette mise à l’index ? Leur colistier, par ailleurs député LREM de la 2e circonscription de l’Isère, vient de voter pour la loi anticasseurs.
« Voter la loi “anticasseurs”, c’est son droit. Qu’il assume sa décision mais ne la fasse pas assumer par d’autres ! », prévient Abdelaziz Guesmi, président de SMH Demain. Un groupe créé en 2017 plutôt hétéroclite à en juger sa composition : un élu sans étiquette et militant Cgétiste (Abdallah Shaiek), un ancien adjoint de la majorité qui a démissionné après deux semaines de mandat (Abdelaziz Guesmi), un écologiste (Philippe Charlot) et un député La République En Marche.
Les élus dénoncent une loi liberticide
La crise des gilets jaunes aura fait voler en éclats cette union bancale. « La loi anticasseurs est avant tout une loi anti-gilets jaunes et anti-manifestation, en particulier l’article 2 de cette loi, accuse Abdelaziz Guesmi.
Je ne cautionne pas toutes les revendications des gilets jaunes. Mais, pour moi, cette loi est une régression démocratique », estime-t-il.
L’élu présage que désormais les préfets auront les mains libres pour interdire la tenue de manifestations.
L’ex-soutien de David Queiros, maire communiste de Saint-Martin-d’Hères, reproche enfin au député sa trop rare participation aux conseils municipaux. Et ne comprend pas non plus que Jean-Charles Colas-Roy ait choisi d’installer sa permanence sur la commune d’Échirolles.
L’intéressé n’a pas l’intention de partir…
De son côté, le député LREM, visiblement très surpris d’apprendre qu’on veut l’évincer, déclare dans un article du Dauphiné libéré paru ce mercredi 6 février n’avoir nullement l’intention de quitter le groupe « qu’il a aidé à sa co-construction ».
Quant à l’écologiste Philippe Charlot, le quatrième membre du groupe politique, il apporte son soutien au député.
Si ce dernier veut rester ? Les deux élus prendront leurs distances, laisse entendre Abdelaziz Guesmi.
SC