FOCUS - Fin de convention difficile entre la Ville de Grenoble et l'association Musiques créatives du Sud, dirigée par Antonio Placer. Alors que cette dernière cédera bientôt les clés du Théâtre Sainte-Marie-d'en-bas, un rapport d'évaluation sur ses trois années passées dans les lieux se montre particulièrement critique. Et souligne des manquements importants, tant du point de vue financier que par rapport au projet artistique annoncé.
Quel retournement de situation en trois ans ! En janvier 2016, l'euphorie régnait en effet à Grenoble suite à la reprise du Nouveau Théâtre Sainte-Marie-d'en-Bas (NTSMB) par l'équipe de Musiques créatives du Sud (MCS), dirigée par le compositeur et chanteur Antonio Placer. Le comédien et metteur en scène Diden Berramdane cédait quant à lui la place, après avoir régné en maître sur le théâtre du quartier Très-Cloîtres durant trois décennies.
L'association MCS avait remporté l'appel à projets lancé par la Ville en 2013 sous la mandature Destot. Mais en 2016, c'était une nouvelle équipe municipale qui a accueilli son arrivée au sein de Sainte-Marie-d'en-bas. « C’est une joie de fêter ce nouvel élan pour ce joyau historique de Grenoble », déclarait alors le maire, Éric Piolle.
La convention prendra fin à la rentrée 2019
Trois ans plus tard, la joie s'est quelque peu dissipée et le « nouvel élan » n'est plus vraiment de mise. En cause ? Un rapport d'évaluation, en date du 6 novembre 2018, dressant un bilan pour le moins critique de l'action de MCS au sein de Sainte-Marie-d'en-Bas. Rapport dont la conseillère municipale d'opposition Bernadette Cadoux s'est fait écho lors du conseil municipal du 17 décembre 2018. Tout comme Corinne Bernard, adjointe en charge de la culture.
Musiques créatives du Sud vit pat ailleurs son dernier semestre au sein du NTSMB. Au cours du même conseil municipal, une nouvelle convention de trois ans a été votée en faveur du Centre international des musiques nomades. Organisatrice des fameux Détours de Babel, l'association devrait prendre les rênes du local à la rentrée 2019. Et peut-être le rebaptiser le Nouveau-Nouveau-Théâtre Sainte-Marie-d'en-bas ?
Une gestion au flou… artistique ?
Le service Développement culturel et artistique de la Ville souligne en préambule de son rapport les difficultés rencontrées pour procéder à l'évaluation demandée. Les agents indiquent ainsi que deux auditions ont été nécessaires, en juin et septembre 2018, du fait du « caractère lacunaire des éléments transmis » par l'association.
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