Reprise des services de l'Hôtel de Ville de Grenoble

Nouveaux locaux de Solidaires : la Ville de Grenoble exerce son droit de réponse

Nouveaux locaux de Solidaires : la Ville de Grenoble exerce son droit de réponse

Suite à la paru­tion, le 7 décembre 2018, de notre article inti­tulé « Solidaires Isère, dans de nou­veaux locaux de la Ville de Grenoble, ne se sent pas “rede­vable” » , Maud Tavel, adjointe en charge du per­son­nel, de l’ad­mi­nis­tra­tion géné­rale, des conten­tieux et du patri­moine muni­ci­pal, nous a fait par­ve­nir un « droit de réponse ». Nous le repro­dui­sons ci-des­sous in extenso.

Maud Tavel adjointe déléguée au Personnel et au Patrimoine municipal, signataire du texte © Florent Mathieu - Place Gre'net

Maud Tavel, adjointe délé­guée au per­son­nel et au patri­moine muni­ci­pal, signa­taire du texte. © Florent Mathieu – Place Gre’net


Votre article cite des pro­pos qui sont fac­tuel­le­ment infon­dés et, faute de demande du point de vue de la mai­rie for­mu­lée de votre part auprès des élus en charge du dos­sier, induit in fine en erreur vos lec­teurs sur le trai­te­ment de ce dos­sier, qui mérite d’être replacé dans son contexte pour com­prendre la situation :


La Ville de Grenoble sup­porte seule depuis 2001 les frais d’hé­ber­ge­ment de l’u­nion syn­di­cale Solidaires Isère, union dont le champ d’ac­tion est dépar­te­men­tal. À ce titre, les frais devraient être sup­por­tés, au titre du sou­tien au dia­logue social comme cela se fait cou­ram­ment, par toutes les col­lec­ti­vi­tés locales concer­nées (le Département, la Métropole et la Ville). Or Solidaires Isère n’a pas envoyé de demande de sub­ven­tions au Département ni à la Métropole, ce qui inter­roge quelque peu… Faut-il y voir des
« arrière-pen­sées poli­tiques » ?


Il y a, dans ce pays, une logique his­to­rique de regrou­pe­ment des syn­di­cats dans les bourses du tra­vail. Mais à Grenoble, Solidaires Isère a refusé cette démarche, invo­quant « l’at­teinte au syn­di­ca­lisme » dès qu’é­tait évo­quée cette hypothèse.

Hôtel de Ville à Grenoble © Éléonore Bayrou - Place Gre'net

Hôtel de Ville à Grenoble © Éléonore Bayrou – Place Gre’net


La Ville avait l’oc­ca­sion de concré­ti­ser une acti­vité éco­no­mique (créa­trice d’emplois au béné­fice de tra­vailleurs han­di­ca­pés) dans la zone d’ac­ti­vi­tés des Trembles où était logée Solidaires, une ZA se jus­ti­fiant par le déve­lop­pe­ment d’ac­ti­vi­tés éco­no­miques. Donc il n’y a là aucune « arrière-pen­sée poli­tique », contrai­re­ment à ce qui est écrit, mais une opé­ra­tion logique et cohé­rente avec l’ef­fort fait depuis 2014 pour ratio­na­li­ser le patri­moine immo­bi­lier de la Ville.

Une recherche de relo­ge­ment a été faite par les ser­vices en tenant compte des mul­tiples sou­haits de Solidaires Isère. Après qu’un local impor­tant ait été refusé au cœur du quar­tier de la Villeneuve, Solidaires Isère a fini par accep­ter un relo­ge­ment à Malherbe, dans trois ex-appar­te­ments d’ins­ti­tu­teurs. Ce fai­sant, ce syn­di­cat a choisi de rendre impos­sible le loge­ment dans ces appar­te­ments de per­sonnes en grande pré­ca­rité, réfu­giés… comme cela était envi­sagé (et leur a été dit). 

Le coût des « dif­fé­rents tra­vaux » évo­qués mérite d’être connu des Grenoblois car il démontre à quel point la Ville est loin d’exer­cer des « pres­sions, agis­se­ments et contour­ne­ments » mais tient à favo­ri­ser l’exer­cice des liber­tés syn­di­cales : 200 000 euros (démé­na­ge­ment com­pris). Il n’y a bien sûr aucune demande d’être « rede­vable » de cet enga­ge­ment poli­tique qui fait par­tie des valeurs de notre majo­rité. On peut juste regret­ter le manque élé­men­taire de cour­toi­sie qui conduit un syn­di­cat à inau­gu­rer ses locaux sans invi­ter la Ville qui les lui fournit.


Vous pré­sen­tez de façon très par­tielle et par­tiale le conflit sur la cui­sine cen­trale*.
Le litige avec Solidaires ne por­tait pas sur l’exer­cice du droit de grève mais sur des faits graves : le blo­cage illé­gal des entrées du site, conduit par une faible mino­rité d’a­gents avec des ren­forts de mili­tants exté­rieurs. Et ce alors même que le dia­logue social était engagé. Cela a conduit à un gâchis et à une dété­rio­ra­tion inac­cep­table du ser­vice public, en pri­vant bru­ta­le­ment 10 000 enfants de repas impos­sibles à livrer.

Solidaires Isere nouveaux locaux © Florent Mathieu - Place Gre'net

Solidaires Isère dans ses nou­veaux locaux. © Florent Mathieu – Place Gre’net


Nous ne lions pas la ques­tion des locaux four­nis
à une union dépar­te­men­tale et celle des posi­tions du syn­di­cat Sud de la Ville de Grenoble. Mais force est de consta­ter que ces posi­tions ne sont mani­fes­te­ment pas appré­ciées par les agents de la Ville puis­qu’aux der­nières élec­tions pro­fes­sion­nelles, la liste Sud-CNT a fait 12 % des voix, soit 3 % de moins qu’en 2014 pour le seul syn­di­cat Sud. Avec un taux de vote (hélas très bas) de 36 %, cela signi­fie que moins de 5 % des agents de la Ville par­tagent les posi­tions de ce syndicat.


Enfin, alors que le pays est déchiré par la poli­tique anti­so­ciale et inéga­li­taire du pou­voir, il est conster­nant de voir ce syn­di­cat pas­ser une telle éner­gie
à cri­ti­quer la seule ville de la région qui héberge une union dépar­te­men­tale Solidaires. Il y a sans doute d’autres motifs que « la défense des inté­rêts maté­riels et moraux des sala­riés » dans ce comportement…

Maud Tavel, adjointe de Grenoble en charge du per­son­nel, de l’ad­mi­nis­tra­tion géné­rale, des conten­tieux et du patri­moine municipal.

  • * En l’oc­cur­rence, un seg­ment de phrase de moins de dix mots : « lorsque le syn­di­cat a sou­tenu la grève de la cui­sine cen­trale », ren­voyant vers un article évo­quant plus lon­gue­ment le mou­ve­ment, avec men­tion de la réac­tion de la Ville.

Florent Mathieu

Auteur

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

A lire aussi sur Place Gre'net

Grenoble : des coups de feu tirés en l’air par un indi­vidu en plein mar­ché, place Saint-Bruno

FLASH INFO  -  Vers 10 heures du matin, alors que le marché battait son plein, samedi 12 octobre 2024, des coups de feu ont retenti à Lire plus

Un partie des immeubles situés avenue Jean-Jaurès, à Eybens, concernés par l'arrêté de péril pris par la municipalité. © Google Maps
Eybens : levée de l’ar­rêté de péril pris sur des immeubles de l’a­ve­nue Jean-Jaurès et de la rue Farçat

FLASH INFO - L'arrêté de péril signé le 30 septembre 2024 concernant les immeubles des numéros 68 à 74 de l'avenue Jean-Jaurès ainsi que des Lire plus

Rassemblement du PAZ lors d'une avant-première de Bambi, une histoire de vie dans les bois. ©Projet animal zoopolis
Bambi, film sur la vie sau­vage… avec des ani­maux cap­tifs : une trom­pe­rie selon l’association Paz

EN BREF - Le film Bambi, l’histoire d’une vie dans les bois, de Michel Fressler, sortira en salle le 16 octobre 2024. L’association Projet animaux Lire plus

Insécurité: Après le collège Olympique, les personnels du lycée Roger-Deschaux de Sassenage exercent à leur tour leur droit de retrait
Insécurité : après le Collège olym­pique, les per­son­nels du lycée Roger-Deschaux de Sassenage exercent à leur tour leur droit de retrait

FOCUS - Alors que les personnels du Collège olympique de Grenoble ont mis fin à leur droit de retrait et s'apprêtent à rencontrer le directeur Lire plus

La politique culturelle de la Région Auvergne-Rhône-Alpes (de nouveau) sous le feu des critiques de l'opposition
La poli­tique cultu­relle de la Région Auvergne-Rhône-Alpes (de nou­veau) sous le feu des cri­tiques de l’opposition

FOCUS - La politique culturelle de la Région Auvergne-Rhône-Alpes fait (de nouveau) l'objet des critiques de l'opposition de gauche de la collectivité. Tandis que les Lire plus

Étudiants précaires: L'Union étudiante de Grenoble et Génération précarité tirent la sonnette d'alarme
Étudiants pré­caires : l’Union étu­diante de Grenoble et Génération pré­ca­rité tirent la son­nette d’alarme

FLASH INFO - Le syndicat UEG (Union étudiante de Grenoble) et le collectif Génération précarité tirent la sonnette d'alarme face à la précarité étudiante. Dans Lire plus

Flash Info

Les plus lus

Agenda

Je partage !