FIL INFO – Jugé anticonstitutionnel, le dispositif d’interpellation citoyenne initié par le maire de Grenoble Eric Piolle a été débouté par la justice. En attendant le résultat de l’appel, la députée LREM de l’Isère Émilie Chalas reprend la balle au bond. Rapporteuse d’une mission “flash” à l’Assemblée nationale, elle lance, ce jeudi 6 décembre, un atelier citoyen sur la démocratie participative.
Émilie Chalas continue d’occuper le terrain de la démocratie participative. Après l’annulation par le tribunal administratif* du dispositif d’interpellation citoyenne mis en œuvre par le maire écologiste de Grenoble, la députée LREM de l’Isère reprend la balle au bond en ces temps passablement agités.
Jeudi 6 décembre, l’élue de la majorité gouvernementale sera donc à Grenoble, à 18 heures, à la Plateforme (ancien musée de peinture) pour une consultation citoyenne sur le sujet. Un atelier où le public est invité à débattre et faire part de ses propositions, dixit le communiqué.
Cette consultation citoyenne sur la démocratie participative ne coulait pourtant pas de source. Investie début novembre d’une mission « flash »** (comprendre d’un mois en tout et pour tout), la députée avait pour seule mission de consulter les acteurs institutionnels, qu’ils soient administratifs, juridiques ou politiques. Point barre.
Baisser des seuils de participation
Demander l’avis au citoyen lambda serait donc du bonus, nous explique son équipe parlementaire. En un mois, il a fallu faire fissa. À l’heure où nous publions, les noms des participants à la soirée, des juristes et politologues, ne sont d’ailleurs pas encore arrêtés.
Objectif de cette consultation ? Associer plus les citoyens aux décisions publiques locales. Dans le cadre de la réforme institutionnelle en cours, Émilie Chalas propose ainsi de baisser les seuils de participation pour le droit de pétition et de déclenchement d’un référendum local. Le référendum officiel exige en effet un taux de participation de 50 % des électeurs.
PC
* Le maire de Grenoble a fait appel de la décision du tribunal administratif.
** La mission “flash” sur la « démocratie locale et la participation citoyenne » a été confiée aux députés Émilie Chalas (LREM) et Hervé Saulignac (PS).
LA CONSULTATION ANNULÉE AU DERNIER MOMENT
Dans un communiqué émis le jeudi 8 décembre à 17h40, La députée de l’Isère Emilie Chalas annule la consultation publique prévue… vingt minutes plus tard. « Des menaces sérieuses ont été véhiculées à mon encontre et des appels ont été lancés afin de profiter de l’occasion pour m’y atteindre », écrit la parlementaire.
« Je suis prête à débattre pour entendre toutes les difficultés mais aussi pour défendre notre action en faveur des Français et défendre la République. Mais le climat n’est clairement pas propice à une rencontre sereine et constructive », ajoute-t-elle. Indiquant encore ne pas vouloir « mettre en danger inutilement » les participants à la réunion, ni « de risquer devoir mobiliser des forces de l’ordre plus que de raison en ces temps où elles sont particulièrement mises à l’épreuve ».
Émilie Chalas appelle « chacun à l’apaisement, au discernement et au sens des responsabilités ». Tout en jugeant que « certains y compris dans la classe politique semblent se réjouir du chaos et que les digues de la raison semblent prêtes à lâcher ». « Je redis aussi mon ouverture au dialogue républicain à ceux qui souhaitent échanger sur le fond et de manière constructive, notamment à ceux dont la situation de vie demeure intenable, gilets jaunes ou non », conclut-elle.