DÉCRYPTAGE - En amont des élections HLM, qui se tiennent du 15 novembre au 15 décembre, la Confédération syndicale des familles a publié un communiqué incendiaire contre les associations Indecosa et Afoc, respectivement issues de la CGT et de FO. Accusées de profiter des sommes octroyées par les bailleurs sans mener les actions de défense des locataires, les deux structures répliquent vertement et dénoncent des motivations purement financières de la part de la CSF.
La guerre est-elle déclarée entre les associations de défense des locataires des bailleurs sociaux isérois ? Un communiqué de la Confédération syndicale des familles Isère a, en tout cas, mis le feu aux poudres. La CSF y dénonce sans ambages la présence de la CGT et de FO parmi les représentants de locataires et les accuse de profiter des sommes octroyées par les bailleurs sociaux sans mener de véritable travail auprès des résidents des HLM.
Si la CSF cite directement la CGT et FO, ce sont en réalité deux structures émanant des syndicats qui sont visées. Soit Indecosa (Association pour l'Information et la défense des consommateurs salariés) pour la CGT, et l'Afoc (Association Force ouvrière consommateurs) pour FO. Dans les termes mêmes de son communiqué, la CSF n'opère aucune distinction entre les entités, qualifiant les deux associations d'« antennes » des syndicats.
Des sommes indument perçues ?
Bref retour historique : en 2000, la loi SRU (Solidarité et renouvellement urbain) instaurait, pour chaque organisme HLM, le principe de Plan de concertation locative (PCL), visant à faciliter le dialogue entre bailleurs sociaux et représentants des locataires, ainsi qu'à garantir des moyens financiers aux associations. De quoi permettre à la CSF, qui l'écrit elle-même, de créer des postes de salariés professionnellement dédiés à la défense des résidents HLM.
« Depuis douze ans, d’autres associations ont jugé intéressant de s’intégrer à cette dynamique », note encore la CSF.
Alors que les structures de représentation des locataires étaient au nombre de trois – la Confédération nationale du logement (CNL) et la CLCV (Consommation logement cadre de vie) venant s'ajouter à la CSF* – Indecosa et l'Afoc ont fait leur apparition en proposant des candidats dans le cadre des élections HLM. Et ont pu, au gré des résultats, intégrer le PCL.
Or, juge la CSF, les deux nouvelles venues ne font pas le travail que l'on attend d'elles. « Structures absentes ou presque sur le terrain auprès des habitants ou dans les instances de travail des bailleurs sociaux, absence de compétences sur les sujets du logement et de la concertation locative, mais surtout non justification de l’utilisation des fonds alloués dans le cadre des PCL », énumère sans retenue la Confédération syndicale des familles.
Conclusion ? « CGT, FO : rendez l’argent des locataires ! », crie la CSF, en jugeant scandaleux les sommes versées à ses deux concurrentes. « Nous parlons de plusieurs dizaines de milliers d’euros annuels. Un budget important, sorti des dépenses que les bailleurs pourraient consacrer au recrutement de personnel de proximité ou à l’entretien du parc », insiste-t-elle. Avant d'appeler les bailleurs sociaux à se montrer plus exigeants, notamment sur les bilans d'activité.
Un rapport d'activité de 173 pages
Sans surprise, l'indignation et l'argumentaire de la CSF ne passe pas du tout après des deux associations visées. « Non-justification de l’utilisation des fonds alloués » ? Le président d'Indecosa Jean-François Gutierrez nous montre un rapport d'activité de 173 pages, dressant le détail des actions menées par son organisation sur l'année 2017.
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