REPORTAGE VIDÉO – Lors de la cérémonie de la « pose de la première pierre » du théâtre Prémol, le 8 novembre, l’équipe de la MJC Prémol a annoncé la réouverture de ce « lieu emblématique » en octobre 2019. À cette occasion, une capsule temporelle a été scellée dans les fondations de l’établissement. Ce théâtre, situé au cœur du Village olympique, avait été entièrement détruit par un incendie criminel en avril 2015.
« C’est un moment émouvant, symbolique et emblématique aujourd’hui », assurent à l’unisson certains élus de l’agglomération et l’équipe de la MJC Prémol. Ils se sont en effet réunis à l’occasion de la cérémonie de la « pose de la première pierre » du Théâtre Prémol, le 8 novembre. Trois ans après sa fermeture en 2015, sa date de réouverture a finalement été annoncée en octobre 2019.
Cette inauguration intervient aussi pour le cinquantième anniversaire de la MJC Prémol, tout comme celui du quartier Villeneuve – Village olympique. Ces bâtiments sont donc les « témoins d’une longue histoire militante et populaire, qui est intimement liée à ce qui fait Grenoble aujourd’hui », a déclaré le maire Éric Piolle.
Le théâtre détruit par le feu en 2015
Dans la nuit du 18 avril 2015, un incendie volontaire avait entièrement détruit le théâtre Prémol. Ce sinistre avait provoqué une vague d’émotion et d’indignation auprès des habitants du quartier.
Au lendemain, c’était le « choc et l’incompréhension » pour les élus et l’équipe de la MJC. Quant au maire de Grenoble, il avait qualifié cet acte criminel « d’écœurant ».
« Il y avait beaucoup de peine, d’incompréhension et aussi un peu de colère », se souvient encore Hélène Vincent, la présidente de la MJC Théâtre Prémol. « Les conséquences ont été dramatiques pour l’association. Mais surtout pour les habitants des quartiers Village olympique, Vigny Musset, et Villeneuve qui étaient particulièrement attachés à ce lieu », poursuit-elle.
« Il était hors de question que les activités s’arrêtent »
« Au lendemain de l’incendie criminel […], nous avons partagé une évidence très simple : il était hors de question que les activités s’arrêtent. Nous avons pris l’engagement ce jour-là de tout mettre en œuvre pour reconstruire ce lieu », a indiqué Éric Piolle. Une décision sans doute aussi impulsée par les habitants. En effet, l’Union de quartier avait adressé une lettre au maire pour demander la reconstruction du théâtre dans les meilleurs délais.
Avec un appui financier de l’État et du Conseil départemental, la municipalité grenobloise a donc tenu son engagement. Les travaux débuteront très prochainement et ce lieu cher à la vie culturelle grenobloise devrait rouvrir ses portes en octobre 2019.
Le maire a aussi félicité la « détermination » et le « travail acharné » de la MJC Prémol. Après l’incendie, « l’équipe a gardé toute son énergie et un travail considérable a été mené pour assurer la continuité des services aux habitants », affirme Hélène Vincent. D’autres établissements culturels grenoblois ont par ailleurs hébergé certaines représentations du théâtre Prémol.
Un symbole de la culture populaire à Grenoble
Le théâtre Prémol, dirigé par Élisabeth Papazian, a pour ambition de valoriser les cultures populaires à travers la création artistique. C’est un « symbole du vivre-ensemble à Grenoble », témoigne le maire. Ce projet est aussi celui « de ceux qui sont convaincus que l’éducation et la culture sont les premiers outils de la liberté ».
La présidente Hélène Vincent a quant à elle souligné le rôle primordial de la culture dans un contexte social parfois difficile à Grenoble et, plus largement, en France. « La montée des populismes et la haine de l’autre ne pourront être combattus que par l’apport de la connaissance, de l’ouverture et de la compréhension du monde », a‑t-elle déclaré.
Une capsule temporelle : un témoin du présent pour l’avenir
Le maire a déposé une capsule temporelle dans les fondations du « nouveau » théâtre Prémol, ce 8 novembre. Cette boîte symbolique contient des lettres, écrites par des Grenoblois et des élus.
Une manière de se souvenir de l’incendie et de la reconstruction et de transmettre ces messages “vers l’avenir”.
Il s’agit donc de témoigner du passé et du présent auprès des générations à venir. Pour Éric Piolle, ces cartes permettent de « se demander comment être à la hauteur des défis d’aujourd’hui […] pour que nous soyons aussi à la hauteur des enjeux qui nous font face ».
Anaïs Mariotti