FOCUS – Le bailleur social Société dauphinoise pour l’habitat (SDH) transforme l’ancien Hôtel Touring situé au cœur de Grenoble en résidence. À terme, les Balcons de la Bastille – son nouveau nom – accueilleront des étudiants dans 27 logements et des jeunes travailleurs dans quatre autres destinés à la colocation. Le chantier dont l’investissement total s’élève à 3,6 millions d’euros devrait se poursuivre jusqu’à l’été 2019.
Quel étudiant ou jeune travailleur ne rêve d’un logement situé au croisement de trois lignes de tramway en plein centre-ville de Grenoble, à l’angle du cours Jean-Jaurès et de l’avenue Alsace-Lorraine juste au-dessus du bar Le France ?
C’est justement ce que va leur proposer la Société dauphinoise pour l’habitat (SDH) avec la transformation en résidence des 45 chambres de l’ancien établissement hôtelier deux étoiles, l’Hôtel Touring, édifié au début du XXe siècle et bien connu des Grenoblois. Exit l’ancienne enseigne emblématique de l’hôtellerie grenobloise. Place aux Balcons de la Bastille, son nouveau nom.
Trente-et-un logement locatifs sociaux dès la rentrée 2019
L’objectif de ce changement d’usage du vénérable hôtel acquis par la SDH ? Livrer 31 logements locatifs sociaux dès la rentrée de septembre 2019. Soit 27 studios de type T1, répartis sur les trois premiers niveaux destinés uniquement à des étudiants. Plus haut, quatre logements situés aux 4e et 5e étage – deux T3 et deux T4 – seront quant à eux réservés à la colocation de jeunes salariés.
Quid du montant des loyers ? Ces derniers seront arrêtés en mars 2019 et devraient être de l’ordre de 11,88 euros le mètre carré. Soit 278 euros pour un studio de 23,4 m2 et 1 131 euros un logement de 95,2 m2 en colocation, ce qui revient à 377 euros par occupant.
Les travaux de réagencement d’un montant total de 3,6 millions d’euros menés depuis avril 2018 par le cabinet Totem-Architecture vont quant à eux se poursuivre jusqu’à l’été 2019.
Intervalle de temps durant lequel les sols, murs et plafonds seront repris et les menuiseries extérieures remplacées. Les financeurs de l’opération ? La Caisse des dépôts et consignations et l’opérateur national Action logement, « sachant que la SDH participe à près de 10 % sur ses fonds propres », précise Bertrand Converso, le président de la SDH,
Une solution d’auto-partage et un local à vélos
Une visite du chantier était d’ailleurs organisée ce mercredi 24 octobre, en présence du ban et de l’arrière-ban de la SDH et d’élus dont Christine Garnier, déléguée à l’accessibilité, et Vincent Fristot, délégué à l’urbanisme, au logement et à l’habitat. Ce dernier ne tarit pas d’éloges, saluant une opération de reconversion « exemplaire. ». Et ce pas seulement sur la partie réhabilitation de l’hôtel, mais aussi pour « le travail sur la mobilité » effectué par le bailleur social.
Notamment à travers la mise en place d’une solution de location en auto-partage, en partenariat avec la société Citiz, le bâtiment ne disposant pas de places de parking. Ou bien encore avec l’implantation d’un local à vélos intégré à l’opération dès sa conception.
Mais chassez le naturel, il revient au galop, l’urbanisme reprend vite le dessus. « Pour nous, il est également important de montrer à travers cette reconversion que les logements sont produits, pas seulement dans les opérations neuves mais aussi dans des opérations de transformation où des immeubles retrouvent une nouvelle vocation, démontrant ainsi que c’est possible en centre-ville », se réjouit Vincent Fristot.
Conserver le style du bâtiment en l’améliorant et le restaurant
De fait, « la base de la négociation avec la Ville de Grenoble était de trouver le bon compromis avec une opération qui puisse correspondre aux besoins de la SDH et satisfaire les besoins de la Ville en matière de patrimoine immobilier », se souvient Rémi Lepesant, l’un des architectes présents.
Une fois l’implantation, le cloisonnement et la répartition des différents logements arrêtés, que faire avec la partie en façade d’un tel bâtiment de caractère ? « Comme c’est un bâtiment très typé, il s’agissait de conserver ce style en l’état en l’améliorant et en le restaurant », explique l’architecte.
Comment ? En rénovant toutes les parties en fer forgé, en conservant les encadrements de fenêtres en pierre, en déposant toutes les menuiseries pour les refaire, tout autant qu’en réinstallant les lambrequins avec des stores vénitiens.
Autant de travaux auxquels s’est ajoutée l’indispensable et réglementaire remise aux normes des logements, avec « des niveaux de standard et de confort équivalents à tout ce que l’on peut trouver aujourd’hui », assure Rémi Lepesant. « Nous nous sommes montrés très attentifs à préserver le caractère et l’authenticité des lieux, assure Bertrand Converso. La conservation des vitraux art déco situés dans la montée d’escalier en atteste », précise le président de la SDH.
Joël Kermabon