FIL INFO – Les salariés du centre courrier de Saint-Marcellin, dont dépendent seize communes de l’Isère, ont décrété une grève illimitée à compter du mardi 2 octobre pour dénoncer le projet de réorganisation des services. Assignée par le CHSCT ainsi que les syndicats Sud PTT et CGT, La Poste passera lundi 8 octobre devant le tribunal de grande instance de Grenoble.
Après celui de La Mure, c’est au tour du centre courrier de Saint-Marcellin de se mettre en grève contre la réorganisation de ses services. Dans un communiqué, le syndicat Sud PTT Isère-Savoie annonce un mouvement d’arrêt de travail illimité à partir du mardi 2 octobre pour s’opposer à la suppression de trois tournées et à la coupure de midi imposée au personnel.
« Les agents de Saint-Marcellin ne refusent pas le changement mais pas au sacrifice de leurs conditions de travail », écrit ainsi le syndicat. Qui rappelle que « cette réorganisation ne peut être mise en œuvre en l’état sans exposer les salariés à un niveau de risque inacceptable », comme l’indique un rapport d’experts sollicités par le CHSCT (Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail).
Seize communes concernées
Malgré la demande du CHSCT d’une remise à plat du projet, La Poste n’en a pas moins réaffirmé sa volonté de réorganiser le centre courrier. C’est pourquoi le comité, mais aussi Sud PTT et la CGT FAPT Isère ont assigné la direction au tribunal de grande instance de Grenoble. L’audience doit se tenir le lundi 8 octobre à 13 h 45. En attente de ce jour, les deux syndicats lancent un appel à la grève pour exiger le respect des préconisations et la mise en place d’un dialogue constructif.
Ce sont au total seize communes iséroises qui pourraient être affectées par un arrêt de travail du centre courrier : Saint-Marcellin, Saint-Romans, Chatte, Saint-Antoine-l’Abbaye, Saint-Hilaire du Rosier, Saint-Lattier, Varacieux, Cognoin les Gorges, Malvalle, Chantesse, L’Albenc, Saint-Gervais, Royon, Chattelay, Vinay et Saint-Véran.
Une baisse drastique des plis en trois ans
Pour répondre aux accusations, La Poste met en avant « la forte baisse du volume du courrier » : entre 2015 et 2018, ce sont 860 000 à distribuer en moins qui auraient été enregistrés. La direction indique encore avoir mis en place, depuis plus de dix mois, un travail de concertation impliquant les agents comme les organisations syndicales. Et ceci afin de « trouver des réponses adaptées au contexte ».
Pour pallier au mouvement de grève du mardi 2 octobre (voir encadré), La Poste affirme avoir mis en œuvre un dispositif de continuité « dans le respect du droit de grève ». Et assure ainsi que les bureaux de Poste fonctionnent normalement, que les remises et collectes du courrier pour les entreprises sont assurées, et que les boîtes postales de bureaux de poste sont alimentées et relevées comme d’ordinaire.
FM
UNE PARTICIPATION « MASSIVE »… OU NON ?
Quelle participation au mouvement de grève, le mardi 2 octobre ? Dans un nouveau communiqué, les syndicats évoquent « un mouvement massif et réussi », sans toutefois donner d’indications chiffrées. Et font savoir que « la mobilisation continue ». Mais la direction de la Poste indique, pour sa part, que 31 employés sur 67 se sont déclarés grévistes, soit moins de la moitié des effectifs.