FOCUS – Samedi 29 septembre, le Théâtre en rond de Sassenage fêtera à la fois ses dix ans… et ses soixante. Construit en 1958, reconstruit en 2008 après un incendie, la salle accueille aujourd’hui une programmation essentiellement tournée vers l’humour. Au menu de ce double anniversaire ? De nombreux rendez-vous, dont un concours de pâtisseries et le dévoilement de la plaque baptisant le parvis du théâtre du nom de son parrain, Jean-Louis Trintignant.
L’âge de raison, ou celui de la sagesse ? Le samedi 29 septembre, le Théâtre en rond s’apprête à fêter un double anniversaire : celui de ses dix ans… mais aussi celui de ses soixante. Initialement construit en 1958, puis détruit par un incendie en 2004, la salle de Sassenage a en effet connu une nouvelle vie en rouvrant ses portes en 2008. Un second souffle en somme, qui ne sera pas de trop pour venir à bout de tant de bougies à la fois.
À l’occasion de cet anniversaire, la Ville de Sassenage – le Théâtre en rond étant géré en régie directe par la municipalité –, met les petits plats dans les grands. Parmi de nombreuses animations, elle organise ainsi un concours de pâtisseries avec, comme président de jury, le pâtissier grenoblois Thierry Court en personne, sacré Meilleur pâtissier sur M6 en 2017. Et, cerise sur le gâteau, le public pourra déguster les pâtisseries en lice à l’issue de la remise des prix.
Autre moment fort : le baptême du parvis donnant sur le Théâtre en rond, qui portera désormais le nom de Jean-Louis Trintignant, parrain du lieu depuis sa réouverture en 2008. Une cérémonie en présence du comédien ? Sa présence est incertaine, du fait de l’état de santé fragile du grand homme de théâtre et de cinéma, mais son épouse ou des membres de sa famille seront dans tous les cas présents pour le représenter, assure-t-on côté municipalité.
Le pari de l’humour
Si la programmation du théâtre est aujourd’hui essentiellement tournée vers l’humour sous toutes ses formes, cela n’a pas toujours été le cas. Passé de théâtre à salle des fêtes avant de retrouver la professionnalisation pluridisciplinaire dans les années 90, le Théâtre en rond n’a amorcé son virage humoristique qu’au moment de sa réouverture, à travers une volonté commune de la Ville de Sassenage et de la nouvelle directrice du théâtre, Florence Barbara.
Pourquoi un tel choix ? « On a beaucoup pleuré, on voulait rire un peu », résume la directrice. L’incendie accidentel du Théâtre en rond, causé par les travaux… de mise aux normes de sécurité de la salle, avait représenté un coup dur pour son équipe. Et malgré une certaine fidélité du public, qui continua d’aller voir des spectacles sous chapiteau durant deux ans, il fallait bien reconquérir le cœur des Sassenageois et des habitants de l’agglomération grenobloise.
Une décision que Florence Barbara présente aujourd’hui comme un pari. « Nous avons été un peu les précurseurs. Personne ne voulait s’associer avec nous. On considérait que l’humour ce n’était pas culturel », se souvient-elle, soulignant le soutien sans failles de la municipalité. D’autres lieux dédiés à l’humour sont depuis apparus dans l’agglomération grenobloise, et le Théâtre en rond a eu l’occasion de jouer le rôle de conseiller. Notamment au moment du démarrage la Basse Cour.
Un théâtre sans angles droits
Dix ans plus tard, le Théâtre en rond est bien implanté dans la vie de Sassenage, et vit en bonne intelligence avec les autres salles de l’agglomération. Pour Florence Barbara, mieux vaut miser sur la complémentarité que la concurrence. « Il ne faut pas se leurrer : il faut que l’on s’aide les uns les autres et ne pas se marcher sur les plates-bandes », insiste-t-elle. À ses yeux, la grande richesse de l’offre culturelle en région grenobloise en dépend.
Et comme la complémentarité favorise l’identité de chacun, le Théâtre en rond a tout ce qu’il faut pour se distinguer. Le logo même de la salle épouse sa forme ronde iconique, en dessinant un ovale rouge qui représente autant le nez rouge du clown que la couleur des strapontins. Pas d’angles droits dans ce théâtre tout en rotondité. De quoi marquer les esprits des spectateurs, comme la mémoire des artistes qui viennent s’y produire.
Le premier à inaugurer la saison ? Patrick Bosso dans son spectacle Sans accent, le soir même de la célébration des dix ans du théâtre, le samedi 29 septembre. Suivront l’incontournable Papagalli, une très belle sélection de one-women-shows (Laura Domenge, Sarah Doraghi ou Caroline Vigneaux), une fantaisie musicale avec Accordzéâm… et un conte de Noël avec la Compagnie Caravane, adaptant pour la scène le film culte de Franck Capra La Vie est belle. Et bien d’autres choses encore, à découvrir tout au long de l’année.