FOCUS – La Basse Cour, café théâtre associatif grenoblois dédié à l’humour, entame sa sixième année d’existence. Malgré des moments difficiles, en particulier suite à la perte d’un contrat aidé, la salle de spectacles entend bien continuer sa mission d’amuseur public. Le tout avec une programmation riche en coups de cœur.
Que les amateurs d’humour dans le bassin grenoblois se rassurent : la Basse Cour n’a pas fini de nous faire rire. Après une courte pause au mois de juillet, le temps notamment d’aller faire un tour au Festival d’Avignon, la salle de spectacles humoristiques a d’ores et déjà rouvert ses portes au mois d’août. Prochaine étape en septembre avec une programmation de rentrée, qui marquera le début de sa sixième année d’existence, rue Colbert à Grenoble.
Les choses n’ont pourtant pas été faciles cette année pour la Basse Cour. La baisse drastique du nombre de contrats aidés a contraint le café théâtre associatif à renoncer à un poste de salarié. Quant aux finances, elles se maintiennent bon gré mal gré, sans subventions. « Normalement, les institutionnels devraient nous aider sur des petites dettes que nous avons », se réjouit tout de même Christian Leurot, membre du conseil d’administration.
« Ça repart sur une bonne optique »
Aussi, durant la présentation de sa nouvelle saison aux adhérents de l’association, l’équipe de la Basse Cour n’a pas manqué de battre le rappel : « Venez nous voir, proposez vos compétences, on a besoin de bénévoles ! » Chacun est ainsi mis à contribution pour faire la publicité du lieu, amener ses amis… et consommer au bar, avec (ou sans) modération.
Regonflée à bloc la Basse Cour ? « Il y a eu des petits moments de doute, et là ça repart sur une bonne optique », confie David Lombard, membre de la commission de programmation.
Celui-ci rappelle au passage que les spectacles et la buvette ne sont pas les seules sources de rentrée d’argent de l’association. La Basse Cour dispense également des ateliers de pratique théâtrale ou musicale représentant près de 20 % de son chiffre d’affaires. Autant dire que les élèves sont, eux aussi, les bienvenus.
Des nouveautés à venir, dans ce contexte un peu compliqué ? Outre l’arrivée de la climatisation, qui ne sera pas du luxe dans les années qui viennent, David Lombard nous souffle que le retour des scènes ouvertes est à l’étude. « C’est tombé en désuétude parce que c’est compliqué à gérer, mais j’aimerais que ça revienne. Sur le bassin grenoblois, on manque d’espaces d’expression pour tester des trucs », estime-t-il.
Une programmation sous le signe de la diversité
Après avoir accueilli le festival Impro sur cour, la salle programme son premier spectacle de la saison, Le Voisin de Benoît Turjman, du 23 au 25 août. Un spectacle qui sera suivi par beaucoup d’autres, l’agenda étant déjà bouclé jusqu’à la fin du mois de décembre. Des choix de la commission de programmation avec beaucoup de coups de cœur.
Parmi ceux-ci ? L’esprit caustique d’Aymeric Lompret, ou celui de Constance et son Pot-pourri d’anciens et de nouveaux sketchs. « Âmes sensibles s’abstenir, n’amenez pas vos enfants ! », prévient par avance l’équipe de la Basse Cour. Le second degré est encore le bienvenu avec le spectacle de Guillaume Bats, qui narre « sans pathos » sa vie marquée par le handicap et la maladie des os de verre.
Peut-être plus léger, Vanessa Kayo et son spectacle Feignasse interactive. « LE spectacle à voir entre copines ! », recommandent les programmateurs. Qui mettent encore l’accent sur Fabrice Luchini et moi, du controversé Olivier Sauton : « Comme si vous alliez voir Fabrice Luchini en vrai, à un tarif vraiment concurrentiel ! » En somme, une programmation placée sous le signe de la diversité, qui réserve encore de nombreuses autres surprises.