FIL INFO – Une chaire Montagne altitude santé a été lancée mi-juillet à Grenoble pour une durée de trois ans. Portés par le laboratoire Hypoxie physiopathologie (HP2), ces travaux de recherche visent à étudier les effets du manque d’oxygène en altitude sur l’organisme au travers de plusieurs projets, notamment lors de l’Ultratour des quatre massifs (UT4M) et à La Rinconada au Pérou, ville la plus haute du monde.
Une nouvelle chaire de recherche baptisée Montagne altitude santé vient d’être lancée à Grenoble sous l’égide du laboratoire Hypoxie physiopathologie (HP2) et du physiologue Samuel Vergès. De quoi permettre le financement de projets pendant trois ans au travers du soutien de la Fondation UGA.
L’hypoxie d’altitude correspond à la sous-oxygénation du sang et du corps humain lorsque l’altitude monte, la pression atmosphérique diminue et l’air se raréfie. Un phénomène qu’étudie, entre autres, le laboratoire HP2, unité mixte de recherche dépendant à la fois de l’Université-Grenoble Alpes (UGA), l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et le Centre hospitalier universitaire Grenoble Alpes (Chuga).
« Nous sommes une structure indépendante de l’université, de droit privé, précise Nathalie Martino, sa directrice adjointe. Notre travail va être de repérer des projets universitaires d’intérêt général, puisque nous avons une vocation humaniste, et de trouver des mécènes qui financent ces travaux de recherche ou d’innovation pédagogique. »
Des massifs du Dauphiné aux Andes péruviennes
Concrètement, trois axes seront étudiés : la pratique du sport en montagne, les adaptations et mal-adaptations de l’organisme humain liées à l’altitude et l’utilisation de l’altitude – réelle ou simulée – comme moyen d’améliorer la santé et la performance.
Le premier laboratoire de recherche se fera ainsi à ciel ouvert lors de l’Ultratour des quatre massifs (UT4M), du 22 au 26 août 2018. Quelques semaines avant la course, près de 70 volontaires subiront une visite d’inclusion au Chuga.
À l’arrivée des 169 km de trail, ils seront ensuite soumis à différents tests et mesures. Les sportifs seront également suivis au-delà de la course, dans leur récupération durant dix jours.
Plus loin des cimes dauphinoises, un autre projet conduira en 2019 dix scientifiques au Pérou, à La Rinconada, dans la ville la plus haute du monde, à plus de 5 000 m d’altitude. Cette cité à proximité d’une mine d’or abrite une population de 50 000 habitants, dans une situation d’altitude extrême et des conditions sanitaires difficiles.
Une expédition scientifique et humanitaire
Le volet scientifique des travaux visera à identifier les mécanismes d’adaptation physiologique développés par les habitants. Il s’agira aussi de comprendre pourquoi beaucoup développent des maladies spécifiques liées au manque d’oxygène.
L’expédition poursuivra également un but humanitaire, en fournissant une aide sur le plan logistique et médical à la population locale, et en faisant connaître cette ville auprès du grand public et des institutions pour initier d’autres projets.
FE