FIL INFO – Pour sa deuxième controverse sur le thème du suffrage universel direct dans les métropoles, le Conseil de développement de Grenoble-Alpes Métropole a notamment reçu Marylise Lebranchu. Déplorant l’inertie du gouvernement LREM sur cette question dans les métropoles, l’ancienne ministre PS à la Réforme de l’État, de la Décentralisation et de la Fonction publique se montre très inquiète pour la démocratie locale.
Deuxième controverse organisée par le C2D sur le suffrage universel direct aux élections dans les métropoles, en partenariat avec l’IEP Grenoble, avec Marylise Lebranchu © Séverine Cattiaux – Place Gre’net
Y aura-t-il du suffrage universel direct (Sud) demain dans les métropoles ? La deuxième controverse sur ce thème se tenait ce jeudi 31 mai à l’initiative du conseil de développement (C2D) de Grenoble-Alpes Métropole, en partenariat avec Sciences politiques Grenoble.
Devant une assemblée de 120 participants, Marie-Christine Simiand, l’une des chevilles ouvrières de ces controverses, n’a pas boudé son plaisir d’accueillir à la tribune Marylise Lebranchu, qui fut ministre à la Réforme de l’État, de la Décentralisation et de la Fonction publique de 2012 à 2014. Avaient également répondu à l’appel deux autres partisans du Sud dans les métropoles : Olivier Landel, directeur général de France Urbaine, ainsi que Claudy Lebreton, ancien président de l’Assemblée des départements de France de 2004 à 2015.
« La démocratie locale est en panne et c’est là qu’il y a urgence de réformer »
L’ex-ministre Marylise Lebranchu a pu constater de l’intérieur les reculades de l’État sur le thème du suffrage universel direct dans les métropoles. Celle-ci connaît bien le serpent de mer pour avoir défendu en 2012 ce mode de scrutin pour l’élection des représentants dans les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI).
Marylise Lebranchu, ministre PS à la Réforme de l’État, de la Décentralisation et de la Fonction publique de 2012 à 2014. DR
« Ce qui m’a poussée à travailler sur ces questions, c’est l’absentéisme aux élections, y compris pour les élections locales », explique l’ex-ministre.
Son projet avait rapidement été cloué au pilori, le Sénat s’y étant opposé ainsi que les associations d’élus. Le gouvernement socialiste avait alors décidé d’instaurer le mode de vote par fléchage pour les élections de 2014, dans les métropoles. Ce mode électif consiste, comme son nom l’indique, à flécher des conseillers métropolitains à l’occasion des élections municipales.
« Ce serait une erreur de ne pas monter une marche supplémentaire, et de ne pas se poser la question du lien entre les métropoles et les citoyens […] a averti ce jeudi 31 mai, l’ex-ministre s’exprimant à la tribune. Il faut prendre en compte la démographie des territoires et la démocratie. »
Devant l’inaction du gouvernement LREM sur cette question, l’ancienne ministre n’y est pas allée par quatre chemins : « Je suis franche : supprimer des députés [la réforme des institutions en cours, ndlr] c’est faire plaisir à la population. Il n’y avait pas d’urgence à réformer le Parlement. C’est la démocratie locale qui est en panne et c’est là qu’il y a urgence ».
Pour le parti LREM, la campagne métropolitaine a démarré
Présente dans la salle, Aline Blanc-Tailleur, membre du parti La République en marche, ex-conseillère déléguée à l’évaluation des politiques publiques Ville de Grenoble et Communauté d’agglomération Grenoble-Alpes Métropole, a pris la parole.
Public lors de la deuxième controverse organisée par le C2D sur le suffrage universel direct aux élections dans les métropoles. © Séverine Cattiaux – Place Gre’net
« Ça [la mise en place du scrutin universel direct pour 2020, ndlr], va être compliqué pour cette fois-ci, mais c’est aussi aux élus de jouer le jeu et à proposer un projet métropolitain. C’est dans cette optique qu’on travaille à La République en marche. Et on part de très loin. La plupart des conseils municipaux, et même de grandes villes, n’abordent quasiment jamais les décisions prises par la métropole… »
Et de tourner son regard en direction de la Ville de Grenoble. Pour LREM, la campagne des élections métropolitaines mais aussi des municipales, semble en tout cas, avoir démarré.