FOCUS – Le Grenoble Alpes Métropole Jazz Festival aura lieu du 7 au 20 octobre dans l’agglomération grenobloise. Comme chaque année depuis six ans, des étudiants en BTS au lycée André Argouges, à Grenoble, sont en compétition pour réaliser l’affiche du festival. Résultats début juin.
Ils auront peut-être la chance de voir leur affiche placardée dans toute l’agglomération. Une trentaine d’élèves du BTS communication et industries graphiques au lycée grenoblois André Argouges travaillent depuis trois mois sur des affiches pour promouvoir le Grenoble Jazz Festival qui se déroulera du 7 au 20 octobre 2018 dans l’agglomération.
Petite pression, ce jeudi matin : Salvatore Origlio, le président du Jazz Club de Grenoble et organisateur de l’évènement, est venu au lycée observer le travail fini. Simples, colorées, avec des dessins, ou plus graphiques… la quinzaine d’affiches étalées sur les tables de la salle de classe sont toutes très différentes les unes des autres.
Parmi elles, se trouve la bonne, celle qui sera visible partout à l’automne pour faire la promotion de la 14e édition du festival.
« On veut faire en sorte que le Jazz Festival soit aussi fréquenté par des jeunes »
Salvatore Origlio est à la tête du Jazz Club de Grenoble depuis sa création, il y a quatorze ans. À l’époque de la première édition du festival, il était le proviseur du lycée André Argouges et avait confié la réalisation de l’affiche aux élèves de bac professionnel graphisme. Après son départ à la retraite, le partenariat s’est arrêté, mais il a repris il y a six ans.
« Ce que l’on souhaite c’est faire passer l’idée que le jazz est une musique vivante, comme les musiques improvisées, explique Salvatore Origlio. Ça intéresse les jeunes et on le voit. Ça nous tient à cœur et on veut faire en sorte que le Jazz Festival soit aussi fréquenté par des jeunes et pas uniquement des adultes. »
« Le jazz a une connotation ringarde »
Le jazz, une musique délaissée par les jeunes ? « Le jazz a une connotation vieille, ringarde, alors que c’est une musique en perpétuelle mouvement. Il suffit que les gens viennent au concert pour s’apercevoir que c’est une musique vivante, assure Salvatore Origlio. Comme les jeunes ne viennent pas, on va chez eux. Par exemple, souvent, une des soirées du festival se déroule au campus universitaire et, à chaque fois, on a du succès. Cette année, nous n’allons pas au campus mais nous sommes en contact avec la salle Eve pour 2019. »
Éva Thivaud, 21 ans, a souhaité réaliser une affiche féminine aux couleurs roses et violettes : « J’ai trouvé ce projet intéressant car j’aime le jazz. C’est la musique que j’écoute. Monsieur Origlio n’avait pas parlé des femmes dans le jazz et, pour moi, elles sont aussi importantes que les hommes, donc j’ai voulu faire une affiche féminine. Elle ne ressemble à aucune affiche des années précédentes, alors je ne sais pas si ça peut le faire, mais ça pourrait me donner un petit coup de pouce. »
Si, habituellement, les élèves apprennent les métiers de la mise en page et de l’imprimerie, ce cours leur offre un espace de création. C’est ce qui plaît à Nathan Herrera, 20 ans : « Je considère ça comme de l’art parce que ça peut passer par des émotions, des choses qu’on pense ou qu’on a en tête… J’aimerais continuer dans l’infographie en licence et travailler dans ce domaine. »
Le 5 juin prochain, le jury, composé de six membres du Jazz Club, se décidera définitivement. Salvatore Origlio ne veut pas se prononcer sur son choix pour l’instant.
« J’ai été agréablement surpris par la qualité de toutes les affiches, confie-t-il toutefois. J’ai toujours aimé celles qui sortent de l’ordinaire, mais il faut qu’elles soient efficaces : que tout de suite on voie de quoi il s’agit, en voiture à un carrefour. C’est ça qui importe le plus. »
À la fin, le jury retiendra en réalité deux affiches, mais une seule sera diffusée. Les deux gagnants recevront une récompense symbolique : cent euros chacun. Mais aussi et surtout une reconnaissance professionnelle leur permettant de bien démarrer leur carrière.
Élisa Montagnat