UNE Eric Piolle, maire de Grenoble réagit devant la presse, suite à la décision du tribunal administratif d'annuler le dispositif d'interpellation et de votation citoyenne © Séverine Cattiaux - Place Gre'net

Annulation du dis­po­si­tif de vota­tion citoyenne de Grenoble : Eric Piolle dénonce une « vision très étri­quée de la démocratie »

Annulation du dis­po­si­tif de vota­tion citoyenne de Grenoble : Eric Piolle dénonce une « vision très étri­quée de la démocratie »

EN BREF – Le maire de Grenoble Eric Piolle a promp­te­ment réagi, ce jeudi 24 mai, suite à l’an­nonce de l’an­nu­la­tion du dis­po­si­tif d’in­ter­pel­la­tion et de vota­tion citoyennes mis en place par la col­lec­ti­vité. Il s’in­surge contre la « vision étri­quée de la démo­cra­tie locale » du juge admi­nis­tra­tif et du gou­ver­ne­ment, au tra­vers du pré­fet à l’initiative du déféré. Le maire et son adjoint à la démo­cra­tie locale, Pascal Clouaire, entendent bien se battre pour sau­ver ce dis­po­si­tif. La Ville se pour­voit en appel.

Eric Piolle, maire de Grenoble réagit devant la presse, suite à la décision du tribunal administratif d'annuler le dispositif d'interpellation et de votation citoyenne © Séverine Cattiaux - Place Gre'net

Eric Piolle, maire de Grenoble, réagit devant la presse, suite à la déci­sion du tri­bu­nal admi­nis­tra­tif d’an­nu­ler le dis­po­si­tif d’in­ter­pel­la­tion et de vota­tion citoyenne © Séverine Cattiaux – Place Gre’net

Sur le par­vis de l’hôtel de Ville, côté parc, le maire de Grenoble, Eric Piolle a sou­haité réagir sans attendre ce jeudi 24 mai, quelques heures seule­ment après avoir pris connais­sance de la déci­sion du tri­bu­nal administratif.

Le maire a fus­tigé un juge­ment qui reflète, de la part du juge admi­nis­tra­tif, du pré­fet et par exten­sion du gou­ver­ne­ment Philippe, une vision « très étri­quée de la démo­cra­tie ».

Le maire a en outre jugé contra­dic­toire l’at­ti­tude du juge, du pré­fet et de l’État : « Ils recon­naissent que le dis­po­si­tif d’in­ter­pel­la­tion et de vota­tion citoyennes est inno­vant, mais il disent aussi que ça ne rentre pas dans les clous ! » Pour le maire, cette déci­sion est « une erreur ». Parce que la démo­cra­tie clas­sique se porte mal et que ce dis­po­si­tif per­met de « renouer le lien de confiance avec le citoyen, jus­ti­fie Eric Piolle, per­suadé d’être dans le vrai […] et que c’est à l’é­chelle ter­ri­to­riale que l’on peut y par­ve­nir ».

Pour le maire, le réfé­ren­dum local offi­ciel n’est pas opérationnel

La mai­rie de Grenoble n’a pas res­pecté la loi. C’est ce qu’on lui reproche. Certes, il existe aujourd’­hui un dis­po­si­tif de réfé­ren­dum local enca­dré par des textes de loi. Mais ce réfé­ren­dum est-il bien adapté et opé­ra­tion­nel dans les faits ?

Eric Piolle, maire de Grenoble réagit devant la presse, suite à la décision du tribunal administratif d'annuler le dispositif d'interpellation et de votation citoyenne © Séverine Cattiaux - Place Gre'net

Eric Piolle réagit devant la presse, suite à la déci­sion du tri­bu­nal admi­nis­tra­tif d’an­nu­ler le dis­po­si­tif d’in­ter­pel­la­tion et de vota­tion citoyenne © Séverine Cattiaux – Place Gre’net

Eric Piolle est per­suadé du contraire. Preuve en est, ses deux tra­vers majeurs, objecte le pre­mier magis­trat de Grenoble.

Le pre­mier étant que le réfé­ren­dum légal ne peut être qu’une « ini­tia­tive éma­nant des élus et non pas une ini­tia­tive citoyenne. On reste dans cette logique tout à fait surplombante ».

Le deuxième « écueil majeur » pointé par le maire éco­lo­giste ? Le réfé­ren­dum offi­ciel exige « un taux de par­ti­ci­pa­tion à 50 % des élec­teurs. Taux qu’on a du mal à obte­nir dans les élec­tions clas­siques, y com­pris, on l’a vu, au prin­temps der­nier, pour les élec­tions législatives ». 

Un dis­po­si­tif annulé d’un côté, récom­pensé de l’autre

Lors de sa prise de parole, le maire de Grenoble a tenu à sou­li­gner les avan­cées du dis­po­si­tif en matière de démo­cra­tie locale. Pour com­men­cer, il donne la pos­si­bi­lité aux jeunes de voter dès 16 ans, ce qui les « entraîne à la démo­cra­tie ».

Dépouillement votation citoyenne © Florent Mathieu - Place Gre'net

Votation citoyenne © Florent Mathieu – Place Gre’net

Autre avan­cée que reven­dique Eric Piolle : le vote des étrangers.

Le maire de Grenoble pour­fend une nou­velle fois cette « vision tota­le­ment étri­quée de la démo­cra­tie […] où l’on consi­dère que ceux qui peuvent par­ti­ci­per, ce sont ceux qui sont ins­crits sur les listes élec­to­rales et non les habi­tants ».

Enfin, rap­pelle Eric Piolle pro­fi­tant de l’at­ten­tion des médias, la mise au point de ce dis­po­si­tif d’in­ter­pel­la­tion et de vota­tion a, quoi qu’en pense le juge, fait l’ob­jet de réflexions par­ta­gées avec des juristes et des experts de la démo­cra­tie par­ti­ci­pa­tive. Par ailleurs, son ori­gi­na­lité a été recon­nue par une com­mis­sion séna­to­riale venue à Grenoble pour l’é­tu­dier de plus près. Cerise sur le gâteau, l’o­ri­gi­na­lité de ce dis­po­si­tif a été récom­pen­sée par un prix de l’in­no­va­tion démocratique.

Têtue, la Ville ne lâchera pas la par­tie « inter­pel­la­tion » de son dispositif

Et main­te­nant, que va deve­nir le dis­po­si­tif ? L’équipe muni­ci­pale compte-t-elle l’abandonner ? Là n’est pour le moins pas son intention.

Eric Piolle, maire de Grenoble réagit devant la presse, suite à la décision du tribunal administratif d'annuler le dispositif d'interpellation et de votation citoyenne © Séverine Cattiaux - Place Gre'net

Eric Piolle, suite à la déci­sion du tri­bu­nal admi­nis­tra­tif d’an­nu­ler le dis­po­si­tif d’in­ter­pel­la­tion et de vota­tion citoyenne © Séverine Cattiaux – Place Gre’net

La Ville entend, certes, « res­pec­ter ce juge­ment », mais elle va, sans délai, faire appel auprès du tri­bu­nal admi­nis­tra­tif de Lyon, puis du Conseil d’État, s’il y a lieu.

Et pen­dant ce temps, elle ne compte pas ran­ger son dis­po­si­tif au ves­tiaire. Elle annonce d’ailleurs main­te­nir la par­tie « inter­pel­la­tion » du dis­po­si­tif, quitte à la modi­fier pour qu’elle entre dans les clous.

Par suite, le maire s’y engage, le débat sur la démo­li­tion du 10 – 20 de la gale­rie de l’Arlequin, quar­tier Villeneuve, se tien­dra lors du pro­chain conseil muni­ci­pal. Cette démo­li­tion contes­tée par les habi­tants a fait l’objet d’une péti­tion qui a recueilli plus de 2 000 signatures.

Séverine Cattiaux

Séverine Cattiaux

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