FIL INFO – La naissance, début avril, d’un gypaéton dans le massif des Écrins en Isère est un très bon signe pour la biodiversité, fait savoir la Ligue pour la protection des oiseaux. Car l’espèce, volage, avait disparu des Alpes avant d’être réintroduite dans les années quatre-vingt. Reste à la sauvegarder…
Il avait disparu de l’arc alpin avant d’être réintroduit dans les années quatre-vingt. Le gypaète barbu est non seulement de retour dans les Alpes mais il y niche. Début avril, un gypaéton, à savoir un bébé gypaète, a ainsi vu le jour dans le massif des Écrins, non loin du lac du Chambon. Depuis le mois de février, trois gypaètes barbus – deux mâles et une femelle – se sont installés en Haute-Romanche, entre l’Isère et les Hautes-Alpes.
Cette naissance est un signe très encourageant pour le parc national des Écrins et la Ligue pour la protection des oiseaux. Elle survient six ans après le lancement d’un programme destiné à renforcer les populations de gypaètes, en créant de nouveaux foyers dans la Drôme et le Massif central, et à favoriser les mouvements d’oiseaux depuis ces noyaux de population entre les Alpes et les Pyrénées.
Le gypaète barbu, une espèce rare et volage
Car non seulement l’espèce est rare mais elle est aussi volage. Le gypaète barbu se reproduit peu et tardivement pour ne donner, dans le meilleur des cas, qu’un seul poussin par couple. « Cette naissance est une excellente nouvelle pour la biodiversité, souligne la LPO dans un communiqué, d’autant plus que l’un des mâles provient d’un lâcher effectué en 2012 dans les Cévennes dans le cadre du programme de réintroduction du gypaète barbu dans les Grands Causses. »
Du coup, les acteurs de cette réintroduction marchent sur des œufs. Un périmètre de sept cents mètres a été mis en place autour du nid, qui fait l’objet d’une surveillance constante. « L’objectif est d’éviter tout dérangement qui pourrait perturber cette reproduction et les adultes, qui seraient alors obligés de quitter le nid et laisser le gypaéton sans nourriture et à la merci des prédateurs. »
Un bon signe pour la biodiversité, certes. Mais celle-ci reste fragile. Il y a vingt-cinq ans, une femelle gypaète barbu, lâchée en Autriche en 1987 et qui s’était installée en Haute-Romanche, avait été retrouvée morte sur la commune de Mont-de-Lans tuée par des plombs de chasse.
PC