FIL INFO – La société d’économie mixte VFD devient une société privée. Le conseil départemental, jusqu’ici actionnaire à plus de 80 % de l’entreprise, a cédé ses parts à la Compagnie française des transports régionaux, filiale du grand groupe européen Cube.
Une privatisation, un « sauvetage »… ou les deux ? Le conseil départemental de l’Isère annonce le rachat de la société d’économie mixte (Sem) de transports VFD par la Compagnie française des transports régionaux (CFTR). Une filiale du groupe européen Cube dont l’entité de tête, Cube Infrastructure Manager, est basée au Luxembourg. Actionnaire à plus de 80 % de la société, le Département cède donc ses actions à l’entreprise privée.
Car VFD à Grenoble © Paul Turenne – Place Gre’net
Face à la situation difficile des VFD, la cession avait été votée à l’unanimité lors du conseil départemental du 14 décembre 2017. Jean-Pierre Barbier avait alors évoqué un processus « long et difficile », mentionnant « des gens qui ont tenté d’humilier la société VFD, qui ont fait des propositions inacceptables, et qui ensuite se sont rétractés, pensant au mieux reprendre la société à la barre du tribunal, ou au pire voir un concurrent disparaître ».
Les difficultés financières ne sont pas les seules responsables de la cession des actions du Département, fait toutefois savoir ce dernier. En rebattant les cartes des transports, et notamment en transférant cette compétence des conseils départementaux aux conseils régionaux, la loi Notre (pour Nouvelle organisation territoriale de la République) rendait cette cession obligatoire.
« Adapter les VFD à l’évolution du marché des transports publics »
« Ce sauvetage, organisé par le Département, a permis le maintien des emplois et de l’offre de transports aux Isérois », écrit aujourd’hui le conseil départemental. Le vice-président du Département, et désormais ancien président de la Sem VFD, Pierre Gimel enchérit : « Cette reprise est sans doute ce qui permettra aux VFD de se relancer durablement et de s’adapter à l’évolution du marché des transports publics de voyageurs. »
Car VFD Transisère à Bourg d’Oisans. © Loïc Perrin
Le directeur général de CFTR Stéphane Guenet met en effet en avant ses ambitions : « achever la migration des VFD vers le secteur compétitif », « industrialiser ses capacités de réponse aux appels d’offres » et « renouveler et rajeunir la flotte dans des conditions financières fiables ». Le groupe Cube, auquel appartient la CFTR, est déjà propriétaire de plusieurs entreprises de transport en Europe, dans les pays scandinaves ainsi qu’en Belgique.
