FIL INFO – Sept collectivités du sud-Isère envisagent de mutualiser leurs outils industriels et leurs investissements dans le domaine du traitement des déchets. Le site d’Athanor serait retenu pour accueillir les déchets de près de 750 000 Isérois, au prix de travaux importants pour faire face à la baisse des déchets à incinérer et à l’augmentation des besoins en matière de tri.
La gestion des déchets, un enjeu d’avenir fort pour les intercommunalités ? Sept collectivités du Sud-Isère dévoilent leur projet de mutualiser leurs outils industriels pour la destruction ou le tri des déchets. La Métro, le Grésivaudan, le Pays voironnais, Saint-Marcellin Vercors Isère Communauté, l’Oisans, Le Trièves et la Matheysine investiraient ainsi dans le site, vieillissant, d’Athanor.
La Métro et les six communautés de communes, qui représentent ensemble la bagatelle de 740 000 habitants, font en effet face à des changements importants : si la quantité de déchets à incinérer est en baisse, les besoins en matière de tri sont de leur côté de plus en plus importants. Une évolution qui suppose une réponse sur le terrain et la mise en place de structures performantes.
Une sous-traitance qui nuit à la vision de long terme
« La situation actuelle encourage […] les collectivités à confier la gestion de leurs déchets à l’opérateur le plus-offrant », écrivent les collectivités dans un rapport commun. Une manière de procéder intégrant la seule dimension économique qui, notent-elles encore, nuit à toute vision de long terme.
Quelle réponse ? « Une gestion ambitieuse et solidaire », plaident les acteurs. Qui espèrent ensemble créer une « dynamique » favorable à une réflexion collective sur la question des déchets. De plus, le fait de ne plus dépendre de sous-traitants extérieurs assureraient aux collectivités une « autonomie totale » en la matière. Et éviteraient la prolifération d’usines d’incinération ou de centres de tri sur le territoire isérois.
Plus de 150 millions d’investissement pour Athanor
La mutualisation mènerait les sept collectivités à se tourner vers le site d’Athanor et à œuvrer ensemble à la modernisation du site. Athanor est constitué en deux pôles d’activités principaux* : d’une part, son usine d’incinération, gérée au travers d’une délégation de service public (DSP) par la Compagnie de chauffage de l’agglomération grenobloise (CCIAG). D’autre part, un centre de tri, lui aussi géré au travers d’une DSP par la Société de tri Athanor (Star), appartenant au groupe Pizzorno Environnement. Deux DSP qui arrivent à expiration en 2019.
Objectif des collectivités ? Revoir à la baisse la dimension de l’usine d’incinération, à l’occasion de sa reconstruction prévue d’ici 2024. Sa capacité est en effet de 180 000 tonnes par an, quand les besoins identifiés plafonneraient à 146 000 tonnes annuelles à l’horizon 2030. En contrepartie, le centre de tri, d’une capacité de 40 000 tonnes de déchets par an, serait revu à la hausse pour accueillir les 55 000 tonnes annuelles prévues à la même échéance.
Coût de telles opérations ? Un investissement de 138 millions d’euros pour l’usine d’incinération, et de 22 millions pour le centre de tri. Des sommes (hors taxe) que la Métropole et les six communautés de communes envisagent donc de mutualiser au travers d’un groupement de commandes. Une disposition présentant deux avantages à leurs yeux : éviter la constitution d’une nouvelle structure juridique et permettre à chaque collectivité de conserver sa compétence “Traitement et collecte”.
FM
* Auxquels s’ajoute un centre de compostage qui, pour l’heure, ne serait pas concerné par ces évolutions.