FIL INFO – Des associations féministes et représentantes de syndicats lancent un message de soutien au grand mouvement de contestation sociale face à la politique du gouvernement. Pour les militantes, les intentions d’Emmanuel Macron pénaliseront en priorité les femmes, en matière d’emploi, de services publics ou de retraites.
À l’occasion de ce 1er mai, des féministes de l’Isère apportent leur voix à « la défense des services publics et contre la régression sociale ». Dans un communiqué signé par Femmes Égalité et Osez le féminisme 38, ainsi que par des représentantes de la CGT, du NPA ou du PCF, les militantes des droits des femmes déclarent ainsi leur solidarité avec les salariés et fonctionnaires en lutte.
« Pour aller vers l’égalité entre les femmes et les hommes, il faut promouvoir les droits sociaux, avec des services publics améliorés, répondant aux besoins fondamentaux », écrivent les militantes. Rien de tout cela à leurs yeux dans la politique menée par Emmanuel Macron, accusé de « [démanteler] les services publics et notre système de solidarité pour les offrir aux intérêts privés et financiers ».
Les femmes « premières victimes des attaques contre les services publics »
Pour les féministes, les femmes sont les « premières victimes des attaques contre les services publics ». Elles notent ainsi que la suppression prévue de 120 000 postes dans la fonction publique touchera en majorité des femmes, qui représentent 60 % de ses effectifs. Avec des situations particulièrement critiques dans des secteurs très féminisés, comme les centres sociaux, les hôpitaux, les Ehpad ou encore les agences pour l’emploi.
Mais les femmes seraient également victimes en tant que « principales bénéficiaires et usagères des services publics ». Dans une société où ce sont elles qui se consacrent encore très majoritairement à l’éducation des enfants, aux soins des proches ou aux tâches domestiques, « lorsque des services hospitaliers, des centres IVG, des maternités de proximité ferment, ce sont les femmes les premières touchées », font valoir les signataires.
Représentation syndicale et pensions de retraite
Les féministes jugent encore que la disparition des CHSCT* et « la remise en cause des prud’hommes » participeront à fragiliser les salariées. « Dans les cas de violences sexistes au travail […], de discrimination salariale ou de carrière, les instances auxquelles s’adresser auront disparu ou seront débordées ». Quant à la « réduction dramatique de la représentation syndicale », elle affaiblira la possibilité de se faire entendre au sein d’un droit du travail « déjà mal adapté aux emplois féminins ».
Le texte mentionne enfin l’augmentation de la CSG sur les retraites qui, calculées sur les revenus du couple, porte sur « des retraites y compris très faibles ». Les femmes, qui perçoivent en moyenne des pensions bien moins importantes que celles de leur conjoint, voient ainsi leurs retraites diminuer lorsque les revenus du couple cumulés dépassent le seuil fixé par l’État.
FM
- * Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail. D’ici 2020, les CHSCT seront remplacés dans les entreprises par des comités sociaux et économiques (CSE).